Prédications TPSG

Comment régler les disputes dans l'Église? (2 Timothée 2.14-21)

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Publié le

12 avr. 2023

Dans sa lettre, Paul rappelle à l'Église de ne pas se disputer dans des débats qui ne servent à rien, si ce n'est diviser plutôt que d'unir les croyants. Certains sujets de débats sont parfois tellement secondaires pour notre vie chrétienne, qu'il serait plus sage de se taire pour préserver la paix. Quelle attitude adopter? Comment éviter les conflits dans l'Église, et comment reprendre ceux qui ne cherchent qu'à diviser?

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.

Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui auraient pu nous échapper.

Il y a plus d'un an maintenant, une personne un jour est venue me demander un rendez-vous. Elle est venue me voir, je l'ai rencontrée dans mon bureau. Cette personne s'assoit, sort un dossier qui devait faire quasiment 1 centimètre d'épaisseur, et à ma grande surprise, c'étaient des articles que j'avais écrits, tous pour sa gloire. Je vois que les articles étaient passés au stabilo à plein d'endroits, et puis aussi des transcriptions de mes prédications, avec certains endroits qui sont passés au stabilo. La personne a commencé à m'énumérer les points sur lesquels elle n'était pas d'accord avec moi et pour lesquels je me trompais. Alors, je voulais bien sûr être dans une, enfin, je tentais d'être dans une bonne attitude en disant: "Est-ce qu'il y a des choses vraiment importantes?' Et ce n'étaient que des points, mais qui étaient vraiment ridicules, sur des illustrations, sur des intentions qu'elle me prêtait, sur une lecture entre les lignes. Malheur à moi, j'ai commencé à vouloir me défendre, expliquer, dire: "Non, non, tu ne comprends pas, il y a ça, et cetera.” Et en fait, au bout d'un moment, je me suis dit: "Mais ça, j'ai vu que cette personne était là juste pour la dispute.” Et je lui ai dit: "Écoute, en fait, tu sais quoi? Si tu n'aimes pas mes articles, ne les lis pas. Pourquoi tu t'infliges ça et pourquoi tu me l'infliges aussi? Tout simplement, tu n'as qu'à pas les lire, il n'y aura pas de problème.” Mais cette personne était là pour me chercher la dispute. En repensant au texte que nous allons voir aujourd'hui dans la lettre de Paul à Timothée, je me suis dit que moi, je suis au tout début de mon ministère encore, et j'imagine la situation dans laquelle Timothée était, dans une Église qui le rejetait, dans une Église qui même le persécutait. Il était attaqué de toute part, remis en question au point qu'il était tellement découragé par l'Église qu'il voulait arrêter tout simplement son ministère. Et je me suis dit, mais qu'est-ce que ça devait être lourd pour cet homme de vivre et de supporter toutes ces attaques qui étaient en plus non fondées, il semble, au travers de ce que nous avons dans les Écritures. L'apôtre Paul, au début de cette lettre, craint que Timothée abandonne. Il l'encourage, lui rappelle de rester fidèle à cet évangile et de l'annoncer. Nous avons vu toute cette encouragement que nous avons jusqu'à présent, et là, il va revenir à son rôle dans l'Église et ouvrir, élargir un peu le champ sur ce qu'il se passe dans l'Église.

Je vous invite à prendre avec moi dans la deuxième lettre de Paul à Timothée, chapitre 2, à partir du verset 14:

Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu qu'on évite les disputes de mots, qui ne servent qu'à la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. Évite les discours vains et profanes; car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l'impiété, et leur parole rongera comme la gangrène. De ce nombre sont Hyménée et Philète, qui se sont détournés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent la foi de quelques-uns. Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent; et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il s'éloigne de l'iniquité. Dans une grande maison, il n'y a pas seulement des vases d'or et d'argent, mais il y en a aussi de bois et de terre; les uns sont des vases d'honneur, et les autres sont d'un usage vil. Si donc quelqu'un se conserve pur, en s'abstenant de ces choses, il sera un vase d'honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre.

2 Timothée 2.14-21

Selon l'apôtre Paul, il y a deux façons de parler dans l'Église. Il y a les mauvaises paroles, celles qui vont faire du mal à l'Église, qui vont la blesser, qui vont la détruire, et il y a des paroles qui vont construire, édifier l'Église. Ce que je vous propose, c'est que nous passions un peu au pinceau plusieurs fois le texte pour voir ces deux grandes catégories, ces deux paroles. J'appellerai la première catégorie donc les mauvaises paroles qui peuvent y avoir dans l'Église. Paul souligne ici deux façons d'avoir des mauvaises paroles dans l'Église. La première, ce sont les disputes de mots. Les disputes de mots, c'est ce que nous avons au verset 14. Paul commence avec cela. Sur quoi ces disputes portaient-elles dans cette Église d'Éphèse? En fait, nous ne le savons pas, rien ne nous est dit là-dessus, mais c'est bon pour nous parce que ça nous encourage à exercer notre sagesse. Il faut apprendre à discerner ce qui est essentiel de ce qui est du détail, et des personnes qui étaient immatures visiblement dans cette Église allaient chercher querelle à propos de choses qui ne sont pas essentielles, qui sont des disputes de mots. Ce qui est essentiel, Paul vient de le rappeler, c'est Jésus-Christ, c'est l'Évangile. Il rappellera d'autres choses encore plus tard au chapitre 3, ce sera la parole, toute l'Écriture, qui est essentielle, la doctrine de la parole. Mais tous les articles de foi n'ont pas la même valeur et ne doivent pas créer des disputes. Je prends un exemple tout simple, la notion d'expiation, c'est-à-dire comment est-ce que Dieu nous lave de notre péché. Cette notion est essentielle dans les Écritures, qui commence dès la chute des générations chapitre 3 et qui se poursuit jusqu'à l'Apocalypse chapitre 22. C'est une notion essentielle. En revanche, si je prends l'exemple du voile pour les femmes dans l'Église, les femmes doivent-elles se voiler ou pas? L'apôtre Paul lui-même hiérarchise et dit que c'est moins important. On voit que dans l'Église, et on a plusieurs exemples comme ça, notamment dans l'épître aux Colossiens et dans l'Épître aux Hébreux aussi apparemment, où il y avait des disputes pour des détails qui étaient beaucoup plus secondaires et des textes qui étaient sur, qui enfin, des disputes qui reposaient peut-être sur des textes plus complexes à avoir. Une telle façon de se comporter dans l'Église détruit l'Église, lui fait du mal. Mais ce n'est pas tout, les disputes de mots pouvaient très bien porter sur des détails concernant la vie de l'Église et engendrer des embrouilles. Le volume de la musique devrait, dans le culte, devrait être comme ça, le style devrait être de cette manière, la façon de procéder, la façon de s'organiser, etc., des choses qui ne touchent pas à la nature même de ce qui est l'Église mais qui relèvent des préférences de chacun. Chacun se bat pour que ce qui lui plaît soit imposé et devienne la norme dans l'Église. Et voici ce que Paul dit: il les condamne fermement, ces disputes. Il dit premièrement qu'elles sont inutiles. Elles n'édifient en rien la communauté, elles n'encouragent pas l'émerveillement de Dieu, elles n'encouragent pas l'amour des frères et sœurs, l'amour de ce monde brisé qui nous entoure, mais elles ne font que créer des disputes. Et il y a des débats qui sont inutiles aussi tout simplement parce qu'il n'y a pas moyen de trancher, où les Écritures veulent délibérément nous laisser avec des choses qui sont en suspens. Et lorsque l'on a des théologiens compétents, rigoureux, attachés à la doctrine des Écritures et à l'autorité de la Bible, qui sur des points secondaires disent: “On peut très bien, en respectant les Écritures, avoir cet avis ou cet avis-là.” Chercher des querelles sur ces sujets-là et imposer sa croyance ne prouve simplement que nous sommes plus ignorants que ces personnes-là qui, avec toutes leurs connaissances, sont beaucoup plus réservées. On peut prendre des détails sur l'eschatologie.

On parlait la dernière fois de ce que dit la Bible à propos de la fin des temps. Il y a des positions très louables dans l'Église où tout le monde n'est pas d'accord sur des détails, mais ça ne remet en rien en cause l'unité de l'Église sur ce qu'elle croit à propos du retour de Jésus-Christ et de ses conséquences. C'est ça qui est important. Mais il y a des personnes qui cherchent des querelles sur des détails, et Paul dit aussi que non seulement ça ne sert à rien, mais que ça ruine et que ça détruit. Quand ces gens immatures font des points de doctrine des points de vérité biblique des choses essentielles, ils ruinent les membres de l'Église qui les écoutent. Ils abîment l'unité, la paix dans l'Église. Je propose que nous réfléchissions ensemble là-dessus. Ne vous est-il jamais arrivé d'avoir une discussion sur une divergence, élargissons même au-delà des questions doctrinales, à propos de votre foi ou même dans votre couple, par exemple? Si vous êtes comme moi, lorsque vous vous refaites le film de la discussion, ou que vous imaginez la prochaine conversation, qu'est-ce qui se passe? Vos arguments font tous mouche, et vous êtes sûr, en vous refaisant le film, que vous allez gagner la conversation. Non? Ça ne vous arrive pas? Si vous me rassurez, parce que sinon, je dis: "Il y a des progrès à faire dans notre débat intérieur.” Nous remportons toujours la victoire, nous n'avons jamais une discussion avec quelqu'un où nous sommes remis en question. Dis, dis, ouais, elle a raison, c'est vrai, je n'avais pas pensé à tel aspect, etc. Et ça, c'est la manifestation de notre orgueil, et la dispute vient de l'orgueil uniquement, qui se manifeste par une incapacité d'écouter les arguments de l'autre, par une incapacité d'aller vers lui, de faire preuve de charité, de souplesse, et pire encore, d'aller prendre quelques textes des Écritures, les arracher de leur contexte et les utiliser pour manipuler celui qui est en face afin de soutenir sa position. Ou encore des personnes qui reviennent indéfiniment sur des discussions qui ont déjà eu lieu, et on revient encore à la charge, à la charge, et on est incapable de dire: "Oui, on n'est pas d'accord là-dessus, restons en paix, c'est tout à fait secondaire.” Mais besoin de revenir sans cesse, sans cesse. Ces personnes, ce comportement là, use l'Église. Et que dire d'une application de cela à notre époque d'Internet, des réseaux sociaux, où les chrétiens s'illustrent sur les différents forums, sur les Facebook, etc., dans les commentaires des sites internet? Souvent par des réactions intempestives, stupides, qui n'édifieront jamais personne et qui ne font qu'étaler aux yeux de tous que nous avons encore beaucoup de progrès à faire dans notre maturité, n'est-ce pas?

Quand nous participons à ces débats stériles, quand nous tendons l'oreille, nous ne serons jamais plus édifiés, et nous ne serons, au contraire, que plus désunis. La recommandation de Paul ici est simple: Paul dit qu'il faut leur recommander de ne pas écouter, c'est le meilleur moyen de procéder.

J'ai été frappé par un exemple concret que j'ai vu en face de moi, duquel j'ai beaucoup appris, lorsque l'année dernière j'étais en stage en formation à Washington. J'ai eu la chance d'être pendant 2 semaines au contact de théologiens vraiment hors norme par leur compétence, leur connaissance de la Parole, et leur expérience dans le ministère. C'était vraiment enrichissant. Nous étions un groupe d'étudiants, et il y avait parmi nous un gars qui, je ne sais pas pourquoi, j'avais l'impression qu'il venait pour essayer de détruire et de contredire tout ce qui lui était enseigné. Ce gars, ça se voyait, il n'avait pas du tout la même maturité et les mêmes connaissances. Publiquement, et c'est encore plus difficile publiquement, il interpelle le fondateur de ce ministère, qui est N. Marx, qui s'appelle Marc Dett. Marc Dett est un auteur qui a écrit je ne sais combien de dizaines de livres, un théologien très pointu. Il commence à l'interpeller sur un point secondaire et à le critiquer. Moi, j'étais à côté sur une chaise, je me suis dit, "Ouh là là, on va avoir un beau combat.” Honnêtement, j'espérais que Marc Dett puisse lui fournir une réponse qui le mettrait à terre et qui lui clouerait le bec. C'est ce que j'espérais voir, toute sa science mise à l'œuvre dans le débat. Et en fait, Marc Dett l'a regardé, il a fait comme ça, il a hoché la tête, il a dit, "Ouais, peut-être bien, question suivante.” Et là, j'ai vu toute la sagesse. Alors qu'il pouvait rentrer dans la dispute avec toutes les capacités pour répondre et même humilier la personne et la mettre face à son ignorance, il a dit, "Oui, peut-être, peut-être bien, tu as peut-être raison” et il est passé à autre chose. Les Proverbes nous disent:

Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, ainsi est un insensé qui revient à sa folie.

Et Paul dit, il ne faut surtout pas nourrir l'insensé, il ne faut surtout pas nourrir la folie.

La première chose que Paul condamne, donc, ce sont les disputes de mots qu'il y avait dans l'Église d'Éphèse, qui apparemment étaient nombreuses dans cette Église-là. Et puis, il y a quelque chose de plus grave. Au verset 16, Paul parle de bavardage profane. Ce bavardage profane, profane veut dire en fait le contraire de ce qui est saint, de ce qui est sacré. C'est-à-dire des bavardages dans l'Église, des débats théologiques qui n'avaient aucun fondement biblique. Et Paul illustre son propos avec le cas d'Hyménée et de Philète, deux hommes qui disaient, qui affirmaient que la résurrection avait déjà eu lieu. C'est une doctrine qui était répandue à la fin du 1er siècle, affirmant que la résurrection à laquelle nous devions attendre était simplement une résurrection spirituelle, c'est-à-dire la nouvelle naissance, et qu'elle n'avait aucune application pour le corps, aucune espérance d'une nouvelle terre et de nouveaux cieux, d'une résurrection corporelle et d'une vie éternelle. Tout se résumait à la vie qui était ici, et comme le spirituel concernait simplement l'âme du croyant et non son corps, eh bien, le corps, en fait, on s'en fichait. Il n'était pas concerné, Dieu ne se préoccupait pas du corps. Donc, avec votre corps, vous pouvez faire ce que vous voulez et vous livrer à tous les péchés, à tous les excès, à toutes les choses que Dieu condamne fermement.

Donc, vous imaginez les conséquences dans l'Église d'un tel enseignement. Ces hommes disaient, "Faites ce que bon vous semble", eh bien, ce n'est pas un problème. Et ce qui est fou, c'est que l'apôtre Paul, dans sa première lettre à Timothée que nous avions étudiée l'année dernière, condamne déjà Hyménée. On constate que des années plus tard, cet homme est toujours dans le giron de l'Église, parce que l'Église est affaiblie, et il continue de distiller son venin. Paul montre les fruits d'une fausse théologie, de fausse doctrine, qui, pour le coup, la doctrine de la résurrection est essentielle, est l'une des doctrines capitales qu'il faut garder. Au verset 16, Paul dit qu'elle conduit toujours plus à l'impiété, un comportement où les pensées qui vont légitimer le péché seront toujours plus grandes, à toujours plus relativiser les exigences de la sainteté. Donc, ce faux enseignement n'est pas simplement une question de ne pas être d'accord. Il y a une implication directe dans la façon de vivre de l'Église.

Ce faux enseignement au verset 17 contamine progressivement l'Église, pardon, parce que l'erreur théologique n'est jamais statique. C'est comme une traînée de poudre qui est allumée et qui va progresser dans l'Église. C'est comme une infection qui va gagner tous les membres de l'Église pour détruire l'Église. Parce que celles et ceux qui rejettent la confession de foi d'Église, qui rejettent les vérités bibliques, ne sont jamais des personnes pacifistes. Ce sont toujours des personnes qui veulent imposer leurs idées, qui ont un esprit de militantisme, et qui vont essayer, par un travail de sape, en contournant l'autorité des anciens, ou en allant voir les membres de l'Église, et notamment, il va le dire après, les plus faibles dans leur foi, pour leur dire, "Non, mais tu sais, c'est qui on enseigné, mais ils ont tort. En fait, il se passe ça, ça et cetera, et cetera,' et qui vont créer de graves problèmes dans l'Église. Et c'est ce qu'il dit au verset 18, ils détournent de la vérité, et donc, ils ébranlent la foi, notamment des personnes probablement les moins affermies, les moins aguerries, les moins capables de discerner le vrai du faux et toutes ces choses-là. Donc, pousser les membres de l'Église à s'éloigner de la Parole de Dieu, à s'éloigner donc de Dieu, et c'est ça qui est grave. Et ça les éloigne de plus en plus de Dieu. Ça pouvait pousser au doute certaines personnes qui font face à différentes contradictions évidentes sur des choses importantes dans l'Église. Se disaient: "Mais qui dois-je croire, ce Timothée ou ce Philète?"

De nos jours, nous ne devons pas croire que les erreurs doctrinales sont finies. Toute l'histoire de l'Église est marquée par des hérésies, par des erreurs doctrinales, volontaires, involontaires, par des gardes ou vraiment délibérées. Et l'Église a toujours dû faire ce travail de revenir à l'Écriture, encore et encore et encore. Et de nos jours, certes, il y a des gens, on pourrait trouver dans le milieu évangélique, l'inverse de ce qui se trouve ici, c'est-à-dire des gens qui disent, finalement, la résurrection, ce n'est pas qu'elle a eu lieu ou qu'elle n'a pas eu lieu, mais pas besoin d'y croire pour aimer Dieu, pas besoin d'y croire pour être un chrétien. Et ce sont tous les courants qui sont issus de la réforme qui rejettent l'autorité de la Bible et qui finalement disent, "On va garder que ce qui correspond à la raison humaine, parce que la raison humaine est l'autorité ultime. Si je pense que ce n'est pas possible, alors Dieu ne peut pas le faire.” Tout simplement. Ou on trouve d'autres personnes qui, à cause de ces visions du salut qui sont erronées, vont prêcher ce qu'on appelle un évangile de prospérité. Un évangile qui va dire: "Si vous désirez quelque chose ardemment, et bien, si vous avez vraiment la foi, Dieu va vous le donner. Vous désirez la guérison? Si vous avez vraiment la foi, Dieu vous le donnera. Vous voulez être épanoui dans votre vie? Vous voulez avoir le succès dans vos entreprises, dans vos relations sentimentales, dans votre travail, la réussite matérielle? Alors, il faut le demander à Dieu. Et si vous demandez à Dieu, il vous donnera, avec foi. Et plus vous affirmerez ces choses-là, plus vous les proclamerez vous-même, plus elles naîtront de votre foi.” Très pernicieux, parce que le but est toujours d'être meilleur, d'avoir plus de confort, plus de réussite, mais jamais l'évangile de la prospérité nous encourage à être toujours de plus en plus saint, alors que c'est là que la vraie foi puise sa source, sa soif, c'est d'être saint avant tout, et d'avoir une confiance en Dieu dans le respect de sa souveraineté, dans sa confiance en sa bonté, que Dieu ne manifeste pas sa bonté selon les biens matériels, mais que Dieu manifeste sa bonté envers nous en ce que Jésus a accompli à la croix pour nous.

Nous ne devons donc pas tendre l'oreille à n'importe qui, pas nous dire être naïf en nous disant tout ce qu'il vient. Et s'il y a derrière le nom de pasteur ceci ou de l'Église d'un tel ou et cetera, se dire simplement je peux y aller et recevoir ce qui m'est enseigné. Et il y a en France, je reviens encore une fois à Internet, parce que la plupart de gens vont entendre de temps en temps une prédication à l'Église, mais par contre vont en écouter via Internet, bon nombre chez eux. Et il y a des sites clairement comme Top Chrétien, un site très connu en France, où sur Top Chrétien vous trouverez des messages fidèles aux Écritures, mais des messages aussi de la théologie de la prospérité clairement affichés. Si on va sur ces sites internet là et qu'on n'a pas le discernement, on se nourrit d'erreurs qui nous feront progresser, mais pas dans la sainteté, dans l'impiété, dans l'esprit de division, dans la médisance et cetera, et cetera.

Une autre application importante, c'est qu'on ne peut pas dire que toutes ces choses-là sont juste de la théologie, juste des choses qui concernent l'élite, ou qui concerneraient des théologiens, ou des personnes qui sont dans les facultés de théologie, ou des étudiants, ou les anciens, les pasteurs, et cetera, et cetera. Pourquoi? Parce que comme tout le monde, nous pensons avant d'agir. Nous avons tous une théologie qui nous est propre, et si notre théologie est mauvaise, elle aura forcément des impacts sur notre façon de vivre. Ce sont deux choses qui sont implicitement liées, parce que nous agissons selon nos convictions et selon les convictions de notre foi. Pourquoi une telle insistance de la part de Paul? Eh bien, parce que l'Église était marquée par les disputes et les erreurs doctrinales. Et c'est pour ça que Timothée lui-même était découragé et sur le point d'abandonner. Et Paul lui a déjà donné plusieurs encouragements. Et la présence de ces personnes influentes, que la Bible appelle des faux docteurs, des personnes qui distillent des faux enseignements, est à prendre très au sérieux.

Au-delà des exhortations que Paul donne à Timothée, il veut que l'Église se rappelle que chaque chrétien partage des paroles dans la vie de l'Église qui soit vont édifier l'Église soit vont la détruire. Et donc, il donne une stratégie à Timothée, c'est la deuxième partie, c'est la stratégie pour des bonnes paroles qui vont édifier l'Église. Première chose que Paul recommande, je remonte au verset 14, Paul dit: "Rappelle ces vérités aux croyants.” Rappeler l'enseignement reçu, ces vérités, tout simplement. Il suffit de remonter le fil de ce que Paul a dit à Timothée depuis le début du chapitre 1, c'est l'attachement à l'Évangile, seul l'attachement à Jésus-Christ, la fidélité à la parole de Dieu, et Timothée doit rappeler ces enseignements là, tout ce qu'il reçoit de l'apôtre Paul, il doit le retransmettre à l'Église, et les générations suivantes devront faire de même.

Les vérités dont l'Église a besoin sont celles que Paul développe ici, et en exerçant son rôle d'enseignant et de prédicateur, Timothée va le faire. C'est pour ça que Paul lui dit au verset 15:

Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n'a pas à rougir, et qui expose avec droiture la Parole de Dieu.

Et peut-être que Timothée était intimidé par des hommes qui avaient aussi de l'expérience, des avis bien argumentés qui étaient dans l'erreur. Peut-être qu'ils avaient un charisme, une éloquence que lui n'avait pas. Mais Paul lui dit: "Tu es un ouvrier, tu dois travailler, et tu dois continuer de prêcher.” Et cette image de l'ouvrier n'est pas anodine. Elle est pleine de sens. L'apôtre Paul depuis le début, vous souvenez, a donné plein d'images à Timothée. Celle du cultivateur, celle de l'athlète, celle du soldat, et là il utilise celle de l'ouvrier, qui a encore des points communs avec les autres, mais l'ouvrier de la Parole de Dieu doit travailler dur dans l'Église, un ouvrier qui n'a pas à rougir.

C'est d'abord quelqu'un qui travaille dur, avec sérieux, avec un travail de préparation, des recherches, un enseignement qui est fondé, qui n'est pas superficiel ou qui ne repose pas sur des spéculations comme le faisaient les autres, mais sur une interprétation fidèle et fondée, justifiable de la Parole de Dieu. Et je crois que c'est un rappel pour nous tous qui enseignons dans l'Église, que ce soit les anciens, premièrement, les prédicateurs, les moniteurs d'école du dimanche, les responsables du groupe de jeunes. Nous devons travailler dur quand nous enseignons, nous devons nous préparer.

Je vous livre simplement ça pour ma part. Une prédication comme celle de ce matin, c'est minimum 20 heures, minimum 20 heures à passer, mot par mot, à regarder dans les langues originales, à regarder le reste des doctrines, à m'assurer que tout ce que je dis est vérifié et que je peux enseigner à l'Église. C'est du travail, et il faut travailler, on ne doit jamais être fainéant dans notre façon de faire, ni reposer sur des acquis. Ce n'est pas tout, l'ouvrier doit travailler droit. Il doit dispenser avec droiture et littéralement ce que Paul lui dit, c'est: "Expose avec droiture”, ou même encore plus littéralement, "taille droit la vérité'. Face à ces gens qui partent dans tous les sens, toi, tu tailles tout droit, et tu ne te détournes pas de la vérité. Tu restes fidèle à ce qui est droit, et tu le fais comme un ouvrier doit faire un mur qui soit droit. Si le mur n'est pas droit, s'il penche d'un côté ou de l'autre, il va s'effondrer. L'ouvrier doit rester droit, et il doit travailler.

Paul dit, "pour plaire à son patron”, l'ouvrier doit plaire à son maître, et à personne d'autre. C'est à Dieu que Timothée rendra des comptes. Et qu'est-ce qui fait qu'un ouvrier a à rougir ici? C'est s'il n'enseigne pas conformément à la vérité. Et pour ne pas avoir à rougir, eh bien, Timothée doit rester fidèle. Et c'est comme ça, par la fidélité, par l'exposition fidèle persévérante des Écritures, qu'il pourra plaire à Dieu. Parce que c'est un rappel solennel aussi que Paul adresse là à Timothée, c'est que, un jour, comme tous les enseignants, comme tous ceux qui prennent la parole devant les autres pour leur enseigner les Écritures, ils rendront des comptes à Dieu pour la façon dont ils ont édifié l'Église et pris avec sérieux leur responsabilité.

Martin Luther disait, donc le réformateur, par rapport à son travail de réformateur et d'enseignant, il disait: "Si je professe avec la voix la plus forte et l'exposition la plus claire chaque portion de la vérité de Dieu, à l'exception précisément de ce petit élément qui est en train d'attaquer le monde et Satan, je ne confesse pas Jésus-Christ. Même si je professe Jésus-Christ très fort, le soldat prouve sa loyauté à l'endroit où la bataille fait rage. S'il est prêt à combattre partout ailleurs, mais flanche à cet endroit, c'est presque une déroute et une disgrâce.”

Timothée doit prêcher d'une manière à être un antisoptique face à ces hérésies, à donner soif à l'Église de revenir à la parole et une soif de la vérité. Et je le rappelle, cette recommandation s'applique, je crois, à tous ceux qui enseignent dans l'Église, des clubs du dimanche jusqu'aux anciens, en passant par le groupe de dames, et cetera, et cetera. Mais c'est également, je crois, aussi, ce n'est pas tord le texte, que de dire qu'il y a une exhortation pour nous tous dans l'Église, dans les conversations que nous avons. Est-ce que nous parlons fidèlement selon les Écritures? Est-ce que nos pensées, nos discussions sont captives de la Parole de Dieu et cherchent à plaire à Dieu?

Et donc, voici la stratégie que Paul donne à Timothée. Il lui dit: "Ne te laisse pas piéger par les discussions inutiles qui pourraient troubler l'Église. Ne perds pas de temps avec les gens qui veulent les disputes. Mais prêche, prêche la parole, les vérités de l'Évangile encore et encore, annonce-le toujours, encore, pour fortifier la foi de l'Église. Et plus l'Église sera fortifiée par la foi d'un bon enseignement, plus l'Église sera à même de rejeter les fausses doctrines et gagnera en maturité, et se disputera de moins en moins.” C'est la stratégie que Paul donne à Timothée.

Et pour lui donner confiance dans cette stratégie-là, Paul lui rappelle deux déclarations de Dieu. Au verset 19, il lui dit: "Cependant, les solides fondations posées par Dieu subsistent, porteuses de cette inscription.” Numéro 1, "Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent”, et numéro 2, "Tout homme qui prononce le nom du Seigneur, qu'il se détourne du mal.” Les solides fondations posées par Dieu subsistent. Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent. Et là encore, l'apôtre Paul veut que Timothée sache qu'aucune folie humaine ne peut atteindre le dessein de Dieu pour l'Église. Dieu est souverain. Il vient de lui rappeler, nous l'avons vu la semaine dernière, Dieu est fidèle envers son peuple. Et Paul veut que Timothée regarde encore une fois à ces vérités-là. Cette Parole de Dieu protège Timothée, et elle est rassurante pour lui et pour tous ceux qui ont une responsabilité dans l'Église. Depuis l'histoire de l'Église, ce n'est pas sur les responsables que repose l'Église. L'Église repose sur les épaules de Dieu. Dieu connaît, et il demeure fidèle envers son peuple. Elle lui appartient, et Dieu ne peut pas se laisser tromper par des hommes qui voudraient détourner l'Église. Et c'est une parole qui est aussi une valeur de jugement, encouragement, et en même temps, jugement en tout cas, menace claire et nette.

Parce que cette parole n'est pas anodine. Quand il dit ça, en fait, Paul est en train de citer Nombres 16, chapitre 16, verset 5, une déclaration que Moïse a faite à une époque bien avant dans l'Ancien Testament, quand le peuple était conduit par Moïse dans le désert suite à sa sortie d'Égypte. Il y avait un homme qui s'appelait Coré, un lévite, qui a embarqué avec lui 250 personnes et qui se sont levés contre l'autorité de Moïse et qui voulaient le rejeter. Moïse a déclaré, de la part de l'Éternel, "Dieu connaît son peuple.” Et ces 250 personnes sont mortes, englouties dans un tremblement de terre. Et là, la menace est à peine voilée de la part de l'apôtre Paul. Il rappelle ceci: vous ne pouvez pas tromper Dieu sans qu'il y ait des conséquences. Et Dieu, tôt ou tard, rémunérera ceux qui le trahissent. Et l'Église devant Dieu n'est composée que de ceux que Dieu connaît personnellement, qui lui appartiennent, ses élus. Ce qui exclut tous ceux qui le renient par leurs idées ou par leurs comportements.

Dieu n'a pas de doutes. Dieu n'est pas dans un entre-deux, Il sait toute chose. Et la deuxième affirmation vient compléter cette première, que tout homme qui prononce le nom du Seigneur se détourne du mal. Une parole que Jésus lui-même a citée, s'appuyant sur le Psaume 97, verset 10, qui est l'origine de cette situation. Elle complète la première, sans elle Timothée pourrait être désespéré, ou se dire, mais en fait, si Dieu connaît celui qui appartient, moi, je n'ai rien à dire dans l'Église. Mais l'apôtre Paul lui rappelle par cette situation qu'il doit avoir une cohérence entre ce que l'on dit et le comportement que ceux qui confessent leur foi doivent avoir une vie qui manifeste ce que Dieu demande.

Ceux qui connaissent vraiment Dieu, qui lui appartiennent, doivent tendre à la sainteté et s'éloigner du mal. Et là, si on reprend le contexte par rapport aux disputes, par rapport aux faux enseignants, la vraie foi va se caractériser comment? Ils vont s'éloigner du mal, et bien, en recherchant l'unité dans l'Église, en fuyant les polémiques et les disputes, en encourageant les autres non pas à l'impiété, mais à la piété. C'est-à-dire, un comportement, un état d'esprit qui cherche Dieu, en affermissant la foi des autres, et non pas en l'affaiblissant, en se soumettant à la Parole de Dieu, et non pas en cherchant par des raisonnements complètement spéculatifs et qui ne reposent sur rien dans les Écritures, à vouloir développer une vérité parallèle à celle de la Bible.

Et Paul donne une belle métaphore pour conclure son raisonnement. Dans une grande maison, il n'y a pas seulement des ustensiles d'or et d'argent, mais il y en a aussi en bois et en terre, les uns pour un usage noble, les autres pour un usage méprisable. Et là est la parole qui encourage: si donc quelqu'un se purifie de ces choses, il sera un vase d'usage noble, saint à son maître, prêt à toute œuvre bonne.

Autrement dit, l'enseignement fidèle de la parole, les vérités bibliques, transforme, façonne, et rend le peuple de Dieu toujours plus près, et toujours plus prêt à servir son Dieu. Et cette parole est merveilleuse, parce que sans elle, on pourrait se dire qu'il y a deux catégories: la catégorie des mauvais chrétiens et des bons chrétiens. Mais ce n'est pas du tout la pensée de Paul. Il ne faut pas ranger ces personnes dans des tiroirs définitivement, parce que Paul le dit lui-même: que par la grâce de Dieu, ces personnes peuvent évoluer. Ceux qui sont d'un usage vil, ceux qui se satisfont des immondices, peuvent un jour devenir des vases utiles s'ils se laissent façonner par la parole de Dieu. Et ceux qui s'égarent peuvent revenir.

Il y a une vraie espérance que l'apôtre Paul veut communiquer à l'Église: persévère dans ton enseignement, et tu verras des transformations dans les vies. Et ça, toutes les Églises le voient, toutes les Églises le constatent. Là où il y a un enseignement qui est fidèle, il y a des vies qui sont transformées. Alors, pour conclure ce passage-là, je pense qu'il est important de se rappeler, pour nous tous, c'est que nous sommes tous totalement tributaires, dépendants de la grâce de Dieu pour changer. Et nous devons être reconnaissants quand nous vivons l'unité. C'est un fruit de la grâce de Dieu, parce que par nature, nous aimons la dispute, par nature, nous aimons la rébellion. Et tout fruit d'unité, de patience, de bienveillance, de modération entre nous, tout fruit de soif de vérité, sont des fruits de l'œuvre de Dieu et la conséquence de l'enseignement qui nous est donné.

Et cette grâce de Dieu nous responsabilise, elle nous donne espoir. L'apôtre Paul le dit lui-même: celui qui se purifie, il y a une responsabilité de la part des personnes de chercher à se laver, se débarrasser, se détourner de ces attitudes-là pour chercher non pas à faire du mal à l'Église, mais à l'édifier. Et donc, nous devons veiller à défendre notre confession de foi ensemble, veiller à la qualité, à la sainteté de nos relations entre nous, pour nous encourager, et être reconnaissants que tout bon fruit vient de Dieu.

Et je voudrais simplement citer ce que l'auteur de l'épître aux Hébreux dit au chapitre 10, à partir du verset 23. Il dit ceci, qui résume finalement la pensée de Paul:

Retenons fermement l’espérance que nous proclamons, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et à de belles œuvres. N’abandonnons pas notre assemblée, comme certains en ont l’habitude, mais encourageons-nous mutuellement. Faites cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour.

Hébreux 10.23-25

Nous sommes tous responsables d'édifier la foi des autres. Dans nos échanges, nous sommes tous responsables de veiller à l'unité de l'Église, tous responsables quand il y a des disputes de mots, de fuir simplement, de dire à ces personnes: "Je ne veux pas participer à cette discussion, à la médisance, simplement partir, quitter la conversation, ne pas chercher à débattre, simplement partir. Que chacune de nos paroles soit édifier l'Église, soit la détruire. Que Dieu nous donne la sagesse. Amen.