Un pasteur vous répond

Qu'est-ce qu'un enfant de paix? (Épisode 181)

Combat contre le péché

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Publié le

19 juil. 2019

Un pasteur vous répond existe aussi en vidéo :

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Rendez-vous chaque semaine pour un nouvel épisode d’un Pasteur vous répond : le podcast où la Bible répond à vos questions.

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Transcription :

« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont mises à disposition mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. N’hésitez cependant pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »

La question qui nous préoccupe pour ce podcast est la suivante :

Bonsoir,

Mes questions, concernent le passage de Luc 10. 5-6 : Concrètement que veut dire « enfant de paix » et « reposera sur lui » ? Comment « notre paix » peut elle reposer sur autrui ? Comment notre paix peut elle nous revenir (sous entendu elle part – elle revient) ? Concrètement, que se passe-t-il ?

Je vous remercie.

C’est une excellente question comme toutes les questions qu’on reçoit à « ToutPourSaGloire.com ». C’est une question qui touche, en fait, à la missiologie, c’est devenu assez populaire comme concept. Plusieurs personnes ont exploré ce que ça signifiait et ce que ça pouvait donner en terme de pratique dans le travail de la mission, c’est-à-dire, dans le travail que Christ a confié à son Église de faire des disciples, de toutes les nations, de toutes les ethnies de la terre.

On va lire le texte de Luc 10. On va le lire dans son contexte, c’est toujours meilleur, à partir du verset 1 et je lirai jusqu’au verset 12 :

« Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-dix autres et les envoya devant lui, deux à deux, dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller. Il leur disait : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. Allez, voici : je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit sur cette maison ! Et s’il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon elle reviendra à vous. Demeurez dans cette maison-là, mangez et buvez ce qui s’y trouve ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans quelque ville que vous entriez, et où l’on vous recevra, mangez ce qu’on vous présentera, guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : Le royaume de Dieu s’est approché de vous. Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l’on ne vous recevra pas, allez sur ses places et dites : Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s’est attachée à nos pieds ; sachez pourtant que le royaume de Dieu s’est approché. Je vous dis qu’en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là. »

On va faire quelques observations qui nous permettront ensuite de focaliser notre attention sur ta question.

Alors déjà, il y a 70 personnes qui sont invitées dans un travail missionnaire. Luc vient d’évoquer, dans quelques chapitres auparavant, la mission que Jésus a confié aux douze apôtres, cette mission de prêcher et de guérir. Et Luc est le seul à rapporter cette mission des 70. Donc Jésus a probablement choisi ses 70 personnes, pour le symbolisme qu’il évoque. C’est pas forcément un chiffre pris au hasard ces 70. Alors qu’est-ce que ça signifie ?

Certaines personnes ont pensé que c’était le même nombre, observé en tout cas, que c’était le même nombre des descendants de Jacob qui sont descendus en Egypte. Ils représenteraient donc le peuple d’Israël.

Quand Moïse, trop écrasé par la tâche, a cherché un peu à se faire épauler dans le travail administratif du peuple de Dieu, Dieu lui propose de rassembler 70 anciens qui porteraient avec lui cette responsabilité. Donc on aurait ainsi Jésus, qui est le nouveau Moïse : il est le prophète annoncé en Deutéronome 18, dont Moïse parle, il envoie 70 personnes pour porter ce même ministère qu’il réalise. On a un parallèle avec Moïse.

Et puis une troisième allusion qu’il faut remarquer, c’est que La Table des Nations de Genèse 10 mentionne 70 noms qui représentent l’ensemble des nations de la Terre de l’époque.

Donc ces correspondances nous permettent d’imaginer que, dans la pensée de Luc (et peut-être dans la pensée du Christ), il y a là l’annonce que Jésus est vraiment le prophète attendu, dont Moïse a parlé en Deutéronome chapitre 18, et qu’il est également l’accomplissement qu’Israël serait la lumière du monde, une lumière pour les nations. Les 70 reflétant, à la fois, la nation d’Israël, mais aussi, toutes les nations. Et donc, comme on sait que la bénédiction passe par Abraham, par le Messie et donc par Israël, à toutes les nations, nous aurions là ce symbolisme représenté par ses 70. Il y a quelque chose, de cet ordre là, qu’il faut remarquer dans les 70.

Deuxièmement, la motivation. La moisson est grande, et il y a peu d’ouvriers. Et en écoutant ce podcast, tu peux prier que Dieu suscite des ouvriers, partout dans le monde, prêt à certains sacrifices pour proclamer cette extraordinaire nouvelle que Jésus est venu pour apporter un sauvetage remarquable : il vit à notre place pour que nos vies soient comme lui, il meurt pour que nous n’ayons plus à mourir, il ressuscite pour montrer sa victoire et nous préparer une place. Ça, c’est un message exceptionnel, extraordinaire, plein d’espérance, il faut le proclamer ! Et voilà, les gens sont prêts à l’entendre mais y a quand même peu d’ouvriers. Il faut prier que Dieu suscite des ouvriers dans ce monde. Alors qui ira ? J’espère que ça te touche, que tu pries pour cela et que tu es prêt peut-être à dire : « Mais Seigneur, moi je suis prêt à partir. »

Troisièmement, il y a quelque chose de l’ordre de la dépendance de ces ouvriers. Ces 70 doivent partir en ayant une confiance que Dieu pourvoira à leurs besoins fondamentaux. Evidemment, c’est dans un contexte qui est unique. Ça ne signifie pas que les missionnaires doivent partir sans préparation, sans formation, sans argent dans les poches, sans structure de soutien dans les pays qu’ils vont visiter… C’est quand même un stage que Jésus fait faire à ses disciples, à ces 70. C’est un stage de courte durée mais il les envoie un peu comme un symbole, qui va être riche d’enseignements pour nous. Mais ces gens-là, ils doivent dépendre de Dieu dans ce court stage. Ce n’est pas forcément un style de vie que Jésus va encourager dans la suite. D’ailleurs il dira à ses disciples : « Maintenant, prenez une bourse, prenez… ». Donc c’est vraiment quelque chose d’à part, un moment particulier.

Nous voilà maintenant sur cette question d’enfants de paix.

Bien sûr, quand on parle de paix, il faut bien réaliser que c’est un concept tiré de l’ensemble de l’Écriture et, plus particulièrement, du Tanakh, de l’Ancien Testament.

« Shalom », qui parle de la paix, l’absence de conflits, de l’amitié… donc c’est souvent contraste avec la guerre, l’opposition… « Shalom » que Dieu nous propose, c’est une paix, une situation apaisée. Dieu est en guerre avec les hommes, et soudainement, nous sommes en paix grâce à Christ, le Messie, qui est mort pour nos péchés et qui a finalement reçu l’inimitié que Dieu avait vis-à-vis des hommes ; Christ l’a reçu à notre place pour que nous soyons maintenant dans une relation de paix.

Or, cette paix, c’est quoi ? Elle est caractérisée par le Messie. Le prophète Ésaïe au chapitre 9 du livre d’Ésaïe nous dit : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la souveraineté (reposera) sur son épaule ; on l’appellera Admirable Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. »

Donc cette paix, c’est un symbole du Christ, c’est un symbole de la paix que Christ donne. C’est un symbole du salut et que l’on retrouve parfois comme un mot qui désigne la totalité du salut, en l’associant souvent à la notion de paix.

Mais Jésus dit en Jean 14. 27 : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas. » Quand Jésus dit : « Je vous donne ma paix », qu’est-ce qu’il veut dire ? Cette paix-là, elle représente l’ensemble, le « package » qui vient avec le salut. La fin des hostilités avec Dieu, la fin des hostilités les uns avec les autres. Alors parfois, pas encore ! C’est un peu quelque chose que nous avons en espérance, lorsque tous seront sanctifiés et vivront dans le ciel, sur la nouvelle terre – et on voit en 2 Jean, par exemple, au chapitre 1 verset 3 : « La grâce, la miséricorde et la paix seront avec nous de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et l’amour. »

Qu’est-ce que ça signifie cela ? C’est un des éléments descriptifs de salut. Quand il est question d’un enfant de paix, c’est un enfant qui porte, en lui, la personne même de Christ et qui porte, en lui, l’aspiration à ce salut que Dieu donne.

On va reprendre ce verset et il est dit : « Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Que la paix soit sur cette maison. »

De quelle paix est-ce qu’il s’agit ? C’est pas simplement une salutation « Que la paix soit sur cette maison ! ». C’est que la paix du salut soit sur cette maison, c’est que la paix de la réconciliation soit sur cette maison, c’est que la paix de l’Évangile touche cette maison… c’est tout ça qui est dans cette salutation ! Et s’il s’y trouve là un enfant de paix, c’est quoi un enfant de paix ? C’est un enfant qui bénéficie de cette paix : ça s’appelle, en d’autres termes, un disciple de Jésus-Christ, ça s’appelle un converti, ça s’appelle quelqu’un qui embrasse cette paix. Alors à ce moment-là qu’est ce qui se passera : « Votre paix reposera sur lui ». Ce n’est pas la vôtre comme quelque chose que vous possédez. C’est quelque chose que vous avez reçu et que vous transmettez par la proclamation de l’Évangile. Parce que Romains 10. 14 nous dit : « Mais comment donc feront-ils appel à celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils parler de lui, si personne ne l’annonce ? »

On a une nécessité de proclamer l’appel de Jésus-Christ pour que des gens l’entendent et l’accueille. Même si on est très conscient que tous ne l’accueilleront pas mais certains l’accueilleront. C’est ça un enfant de paix ! C’est quelqu’un qui est disposé et qui cherche cette paix et ce salut qui est en Jésus-Christ. C’est une personne qui est ouverte à la parole de Dieu. Elle entend cette parole et son cœur est comme le sol qui porte du fruit, qui reçoit la semence de l’Évangile et qui en est bouleversée, qui réalise que Jésus est le Réparateur des vies, qu’il est le Sauveteur, qui est celui qui vient pardonner nos fautes et nous donner une espérance à renouveler.

Souvent, c’est cette personne qui devient la charnière entre l’Évangile et son village ou bien entre l’Évangile et tout un réseau d’individus. Je pense que le plus bel exemple que nous ayons, dans le Nouveau Testament, c’est avec la femme samaritaine en Jean 4. C’est extraordinaire ! C’est une femme qui est inconnue, on ne connaît même pas son nom et qui est l’une des plus belles évangélistes, c’est-à-dire proclamatrice de l’Évangile, de tout le Nouveau Testament (en tout cas, des quatres Évangiles réunit). C’est une femme marginale, qui vit à l’écart, elle rencontre Jésus et sa vie est tellement radicalement affectée par cette rencontre, qu’elle en parle à tous ceux qui l’entourent, et tous ceux qui l’entourent se mettent à croire en Jésus. Voilà l’enfant de paix, incarné, en quelque sorte, par cette femme samaritaine.

Tu remarques aussi que dans ce mandat qui est confié, il s’agit de guérir et proclamer le royaume. Nous sommes ici, dans les Évangiles, une sorte de transition entre le royaume de Dieu, manifesté par la présence même du Roi (Jésus est sur terre, c’est pas pareil maintenant) et puis l’Église qui est une construction que Dieu allait commencer à construire à partir de la Pentecôte, lorsque Jésus annonce qu’il bâtirait son Église. Il le dit au futur : « Je bâtirai mon Église et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle ». L’Église commence avec la Pentecôte, le baptême du Saint-Esprit, qui incorpore des hommes et des femmes de toute nation en un seul corps – c’est comme ça que 1 Corinthiens 12. 13 parle du baptême du Saint-Esprit. Et donc on est dans ce moment de charnière où la guérison et les manifestations du royaume étaient partie intégrante du mandat que Dieu a confié. Comme Dieu a confié cela aux 12, il l’a également confié aux 70.

C’est probablement pas une bonne piste que d’imaginer que c’est la même transmission que nous avons de la part de Dieu. Tu peux regarder le podcast que j’ai fait sur Marc chapitre 16, pour voir si l’église est vraiment mandatée pour faire des miracles. Je ne crois pas que ce soit le cas. Je crois que nous pouvons prier pour des miracles, et je crois que nous allons voir des miracles, alors que nous prions avec humilité, et dans la dépendance à ce que la volonté de Dieu pourrait, de dire non ou de dire oui. Je crois vraiment que Dieu fait des miracles qu’il veut mais que l’appel particulier que nous avons auprès des 12 et auprès des 70, reste auprès des 12 et des 70. C’est pas tout à fait le même mandat que nous avons reçu, nous qui sommes de ce côté-ci des Évangiles, de ce côté-ci de Actes chapitre 2.

Bref c’est une autre question ! Mais si on fait maintenant le survol de l’ensemble des données que je viens d’évoquer, l’enfant de paix, donc, c’est cette personne qui s’ouvre à l’Évangile et qui devient le porte-parole au sein d’un réseau et d’une communauté. Et ça a beaucoup d’implication missiologique intéressante. Très souvent, nous voulons faire un travail de proclamation massif de l’Évangile. On voudrait que tout le monde entende que Jésus-Christ est Sauveur et effectivement, combien on pourrait le désirer, tellement Jésus est digne d’une vie digne d’être écouté, aimé, admiré… et on sait aussi pertinemment que les gens sont pas très ouverts à cela.

Dans la pensée de Christ, le principe que l’on peut tirer de Luc chapitre 10 (c’est un principe, ce n’est pas une application forcée ou obligatoire, c’est juste une observation sur l’aspect missiologique de la manière de faire de Jésus, c’est de se dire que, quand on vient dans une nouvelle ville, quand on vient dans un nouveau réseau, on va prier pour que nous puissions trouver cette personne de paix, cette personne qui va être bouleversée par Christ et l’Évangile, et à partir de là, cette personne va enflammer tout son réseau. C’est beaucoup mieux que d’essayer de parler à tout le monde dans ce réseau parce qu’on est un peu des étrangers à ce réseau, des étrangers à ce village. Alors que si ça passe par une personne du terroir, on va dire, interne à ce réseau, c’est beaucoup plus crédible pour ces gens. C’est aussi beaucoup plus observable, la transformation qui a lieu au travers de l’Évangile dans leur vie.

Voilà ! J’espère que ça t’a éclairé. J’espère et je prie, que Dieu suscite des gens qui vont parler et trouver des enfants de paix dans des clubs de motards, parmi les punks, les artistes, les hommes d’affaires, parmi les clubs de volley, les petits villages perdus et reclus de France… Dans toutes les situations de vie où il y a des hommes et des femmes qui, peut-être, sont là, prêts à être moissonnés pour l’Évangile et pour lequel il manque d’ouvriers. Je prie aussi, que tu sois ému, avec le désir de prier que Dieu suscite des ouvriers de la moisson. Et qu’on aimerait tellement, qu’on ne sache pas quoi faire, que les missions soient débordées de demandes pour le départ en mission, que ce soit une mission proche ou une mission lointaine.