Bonne nouvelle, Barbie!

Doctrine de l’hommeVocations

C’est un succès planétaire. Depuis sa sortie en salles en juillet dernier, il a dépassé le milliard de dollars au box-office mondial. En France, en quelques semaines seulement, il a atteint le top 5 des plus gros succès de l'année et a dominé le box-office pendant tout l’été.

Je parle du film… Barbie, bien sûr!

Qu’y a-t-il de bien intéressant à dire sur la poupée stéréotypée? Je me le suis sincèrement demandé. Mais comme des milliers de spectateurs, j’ai été conquise! J’ai aimé le jeu brillant de Margot Robbie et Ryan Gosling incarnant une Barbie et un Ken à taille humaine, les nombreux clins d’œil cinématographiques parsemés dans le scénario (qui aurait imaginé des allusions à Matrix et Monty Python: Sacré Graal! dans Barbie?), les nombreuses chorégraphies entraînantes et la bande originale du film entêtante!

Mais surtout, j’ai aimé Barbie, car sous ses airs naïfs de comédie musicale rose bonbon, c’est un film profond, qui nous fait réfléchir au sens de la vie (si, si!)

Attention: spoilers!

Rien ne va plus dans le paradis de Barbie

Dans le "pays de Barbie", tout le monde est beau, tout le monde est heureux et les paillettes coulent à flot. Chaque jour est meilleur que le précédent, jusqu’au fameux soir où Barbie prononce des mots qui n’avaient encore jamais effleuré les lèvres de personne: “Avez-vous déjà pensé à la mort?” C’est la question taboue par excellence, chez Barbie, comme chez nous.

Alors évidemment, à partir de ce moment, c’est "la chute". Rien n’est plus comme avant dans le paradis de Barbie. La simple évocation de la mort transforme ce paradis en plastique en un monde brisé… et propulse Barbie dans un monde encore plus brisé que le sien: le monde réel.

Tristesse, solitude, perte de repères, colère face à la domination masculine malsaine, aucune expérience, rien n’est épargné à Barbie. Même Ken a découvert les joies du patriarcat (et les chevaux, MDR!)

Mais le plus dur, c’est que dans notre monde, elle va traverser la première crise existentielle de sa vie.

Celle qui croyait être le symbole même de l’émancipation féminine (dans son monde, “Barbie peut être tout ce qu’elle veut!”) découvre qu’elle est en réalité l’incarnation même de diktats de perfection dépassés et oppressants. Celle qui bourre les jeunes filles de complexes qu’elles garderont à vie, c’est elle!

Barbie est complètement perdue. Qui est-elle, si elle n’est pas celle qu’elle croyait être?

Je savais, mais je ne suis plus sûre maintenant

De pour quoi j’ai été faite

Pour quoi j’ai été faite?

Je n’aurais pas cru qu’aller voir Barbie me renverrait à des questions si profondes!

Pour quoi ai-je été fait?

“Pour quoi ai-je été fait?” autrement dit, “Qui suis-je?” ou, “Quelle est ma valeur?”

Personne n’échappe à ces questions. Elles ont le pouvoir de nous élever vers les plus hauts sommets ou de nous plonger dans les tourments les plus profonds.

De la réponse à ces questions dépend la manière dont nous vivons, au jour le jour. Comment y répondez-vous?

Au cours de ma courte vie, j’ai essayé de justifier mon existence de plusieurs manières. Enfant, j’ai cherché l’approbation dans le regard de mes parents; je voulais leur plaire, surtout ne pas les décevoir! À l’adolescence (l’heure de ma propre crise existentielle), je l’ai cherchée dans les yeux des garçons. Jeune adulte, réussir dans mes études a été mon nouveau Graal.

Quant à Barbie, c’est à travers une rencontre qu’elle va retrouver le sens de sa vie; celle avec sa conceptrice et créatrice à Mattel, Ruth Handler. Le message de Ruth à Barbie est simple et puissant:

Tu es libre d’être qui tu veux! Le sens de ta vie, c’est d’être à l’écoute de "tous tes désirs" profonds, et de les suivre. N’écoute personne d’autre que toi-même, car personne d’autre que toi n’a autorité sur ta vie. Tu es ton propre maitre!

Séduisant, n’est-ce pas?

Avant d’exprimer mon désaccord avec cette vision du but de la vie, je dois reconnaître qu’elle contient de bonnes choses. Par exemple, Barbie est encouragée à ne pas se soumettre au regard et à l’opinion des autres, c’est-à-dire, en langage biblique, à ne pas "craindre les hommes". En effet, pourquoi rechercher la validation dans le regard d’autres êtres humains qui ont les mêmes doutes, défis et luttes que moi?

Mais la réponse à nos craintes et à nos doutes est-elle pour autant dans l’auto-validation et l’auto-détermination absolues, loin de celui qui nous a créés? Est-ce si libérateur de choisir d’être l’aune à laquelle nous nous mesurons?

Rien n’est moins sûr.

La "bonne nouvelle" de Barbie: à toi de décider pour quoi tu as été fait!

Suivre nos désirs les plus profonds, n’écouter personne d’autre que nous-mêmes: voici la liberté, la voie par excellence vers l’épanouissement! pensons-nous.

Mais n’est-ce pas en réalité la recette parfaite de l’esclavage?

En effet, au jour le jour, cette philosophie de vie n’est pas tenable. Par définition, nos sentiments sont instables et fluctuants. Par conséquent, le jour où je me sens merveilleuse, je penserai que je suis merveilleuse! Le jour où je me sens méprisable et ridicule, je penserai que je suis méprisable et ridicule. Bienvenue dans la dictature des sentiments!

Si je choisis de justifier mon existence par mes accomplissements, je serai esclave de mes accomplissements. Si je trouve ma valeur dans ma carrière, je ne saurai plus qui je suis le jour où elle s’interrompt. Si je trouve ma valeur dans des performances sportives, je serai dépitée le jour où le physique ne suivra plus. Si ce sont mon statut social, ma culture, mes possessions qui me confèrent un sentiment d’importance, je vivrai dans une crainte constante de les perdre et dans une pression constante pour les accroître. Bienvenue dans la dictature de la performance!

La bonne nouvelle de Barbie est en réalité une utopie dangereuse.

Anxiété, insécurité, perfectionnisme: c’est ce que l’on récolte quand nous nous acharnons à construire notre identité indépendamment de notre Créateur, au lieu de la recevoir de lui.

Heureusement, il y a une autre voie.

La bonne nouvelle de la Bible: tu as été fait par et pour ton Créateur!

La Bible, elle, nous parle d’une nouvelle bien meilleure que celle du film Barbie. Elle nous invite à recevoir notre identité et notre valeur de notre Créateur; humblement et gratuitement:

C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et je le reconnais bien.

Psaumes 139. 13-14

Ces paroles m’apaisent profondément.

Elles sont la vraie bonne nouvelle que j’ai besoin d’entendre: je viens de Dieu, et il m’aime. La validation dont j’ai si soif au jour le jour se trouve auprès de mon Créateur, pas loin de lui! C’est dans son regard que je comprends qui je suis.

Quand je suis tentée par la course à l’autojustification, il me rappelle que ma valeur n’est pas dans ce que j’accomplis, mais qu’elle vient de lui. Bien avant de venir à l’existence, il avait pensé à moi. Avec amour et patience, il m’a tissée dans le ventre de ma mère. Il déclare que je suis une créature merveilleuse, parce que je suis son projet.

Mais la bonne nouvelle va encore plus loin: la Bible nous dit que nous sommes faits non seulement par Dieu, mais aussi pour lui!

En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions.

Éphésiens 2.10

Quelle est la raison d’être de ma présence sur terre?

Honorer Jésus, servir Dieu et mon prochain. Fini, le fardeau de devoir se bricoler une raison d’être, la peur constante de perdre notre place au soleil. Libérée du poids d’avoir à justifier mon existence en permanence, je deviens libre de servir gratuitement. La Bonne Nouvelle de Jésus me décentre de moi-même.

Choisir d’être son propre maître épuise et frustre. Recevoir humblement son identité et le sens de sa vie du Créateur procure le vrai repos.

Tu nous as faits pour toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi.

Voici la Bonne Nouvelle que Barbie avait vraiment besoin d’entendre! Voici la Bonne Nouvelle dont nous avons tous besoin. Celle sur laquelle Augustin et des milliers d’autres personnes ont choisi de fonder leur existence.

Et si nous utilisions le film "Barbie" pour discuter avec nos amis du but et du sens de la vie?


Anne-Sophie Tandy

À ses 19 ans, le Seigneur fait grâce à Anne-Sophie et lui permet de comprendre son besoin de repentance et de foi, après une période d'intense rejet de Dieu.

Mariée à Joe, pasteur, ils ont trois filles et ensemble, ils ont la joie de servir le Seigneur à l’Église Connexion à Paris.

Éditrice à BLF Éditions depuis 2021, Anne-Sophie est heureuse de pouvoir contribuer au processus de création de livres de qualité qui nous aident à grandir dans la connaissance de Christ.

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