Prédications TPSG

Lazare, l'homme riche, et notre propre destinée (Luc 16.19-31)

Doctrine du SalutMort/État intermédiaireEnfer/Peines éternellesVie chrétiennePrédication

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Publié le

03 janv. 2024

Il y a une vérité à laquelle nous sommes tous confrontés: nous allons tous mourir un jour. Mais au travers de la parabole de Lazare et l'homme riche, Jésus nous rappelle une autre vérité essentielle et déterminante pour notre éternité à venir: nos priorités révèlent ce à quoi nos cœurs sont attachés, mais l'orientation de nos cœurs déterminera l'endroit où nous passerons l'éternité, et la mort scellera notre destinée. Où nos aspirations nous conduiront-elles donc?

La plupart des blogueurs ToutPourSaGloire.com sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre nouveau podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.


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Transcription de la prédication

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui auraient pu nous échapper.

Quel privilège de se retrouver ce matin, d'être ensemble, d'ouvrir la Parole de Dieu, et comme Jean-Noël l'a dit, de continuer notre chemin dans l'Évangile selon Luc.

Je parle de chemin parce que, si vous souvenez bien, depuis le chapitre 9, Luc nous montre que Jésus se dirige vers Jérusalem: c'est sa mission et c'est sa détermination. Il est venu pour aller, mourir et ressusciter à Jérusalem. On est ensemble sur ce chemin; on est avec les disciples; on est à la suite de Jésus, et au long du chemin, Jésus nous enseigne sur différents sujets de la vie de disciple, et dans le chapitre 16, sur le sujet de l'argent.

Cette semaine, je lisais un article qui parlait de deux tabous au travail: l'argent et la religion. L'article détaillait les raisons pour lesquelles l'argent et la religion sont deux tabous, surtout dans le milieu du travail. Et puis, à la fin de l'article, il y avait cette phrase en guise de conclusion: « En définitive, éviter ces sujets permet de préserver la bonne ambiance. » Alors un conseil, peut-être: ne racontez pas l'histoire qu'on va lire ce matin, lundi au travail, parce que Jésus aborde deux tabous. Mais on va voir ensemble que Jésus n'a pas peur de plomber l'ambiance parce qu'il préfère parler de la repentance, plutôt que de préserver la bonne ambiance. On va voir en quoi ces sujets sont essentiels pour notre vie disciple.

Je vous invite à lire avec moi: le chapitre 16 de l'Évangile selon Luc.

Je vais lire à partir du verset 19 – Luc 16 v.19. Si vous avez la même Bible que moi, c'est la page 677.

Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de fin lin, et qui, chaque jour, menait joyeuse et brillante vie.

Un pauvre du nom de Lazare était couché devant son portail, couvert d'ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche, cependant, même les chiens venaient lécher ses ulcères.

Le pauvre mourut et fut porté par les anges auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et fut enterré.

Dans le séjour des morts, en proie à une grande souffrance, il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare à ses côtés.

Il s'écria: Père Abraham! Aie pitié de moi, et envoie Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau, afin de me rafraîchir la langue! Car je souffre cruellement dans cette flamme!

Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a connu les maux pendant la sienne. Maintenant, il est consolé ici et toi, tu souffres.

De plus, il y a un grand abîme entre nous et vous afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ou de chez vous vers nous ne puissent pas le faire.

Le riche dit: Je t'en prie alors, père, d'envoyer Lazare chez mon père, car j'ai cinq frères. C'est pour qu'il les avertisse, afin qu'ils n'aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de souffrance!

Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent.

Le riche dit: Non, père Abraham! Mais si quelqu'un vient de chez les morts vers eux, ils changeront d'attitude!

Abraham lui dit alors: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscite.

Pas sûr que Jésus ait une notoriété grandissante à la machine à café en abordant dans le même texte l'argent et l'enfer. Pourquoi Jésus raconte cette parabole?

Revenons en arrière, regardez au verset 14 un peu plus haut en entendant tout cela, les pharisiens qui aimaient l'argent se moquent de lui et, au verset 15, Jésus leur dit: « Vous vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît votre cœur. » Les pharisiens voulaient être les champions de la loi, c'étaient les chefs religieux, c'étaient ceux qui étudiaient la loi à longueur de journée, qui étaient plongés dedans. Mais Jésus leur dit encore et encore dans les évangiles: « Vous n'avez rien compris à la loi. Votre manière de vivre montre que vous n'avez pas compris les Écritures dont vous vous prétendez être les experts. »

Et Jésus encore et encore souligne les incohérences chez les pharisiens entre ce qu'ils croyaient et ce qu'ils vivaient. Et quand nous lisons ces textes, nous aujourd'hui qui sommes à la suite de Jésus, nous devons nous laisser interpeller. Nous qui sommes ses disciples, nous devons nous examiner pour savoir si nous aussi nous vivons une incohérence entre ce que nous croyons et ce que nous vivons.

Jésus raconte cette histoire et il souligne trois choses, et j'aimerais qu'on les regarde ensemble ce matin. Dans cette vie, l'argent révèle nos priorités; après la mort, notre destinée est scellée.

Aujourd'hui, écoutons Dieu qui a parlé. Dans cette vie, l'argent révèle nos priorités. Jésus raconte cette histoire avec deux personnages, un riche et un pauvre. On a le nom du pauvre, qui s'appelle Lazare. On va voir en quoi ce nom est déterminant pour l'histoire, et on a un riche dont on ne connaît pas le nom. En fait, Jésus ne a pas quelqu'un de particulier en tête, mais plutôt il raconte cette parabole en s'adressant aux Pharisiens. Vous vous rappelez, ce sont les Pharisiens qui aimaient l'argent.

Dès le début de l'histoire, on voit un contraste saisissant entre ces deux hommes. On a le riche qui est habillé en Louis Vuitton de la tête au pied, et même ses sous-vêtements sont de marque. Quand on lit la manière dont il décrit son vêtement, le pourpre qui caractérise ses vêtements extérieurs est le signe d'une très grande richesse. Le fin lin montre que même ses sous-vêtements étaient de qualité. De l'autre côté, on a Lazare qui vit dans le dénuement le plus complet. L'un est couvert de tissus précieux, l'autre est couvert d'ulcères. L'un mène une vie d'opulence, avec caviar à tous les repas, et l'autre aimerait bien se contenter des miettes qui tombent de la table. En lisant cela, on a l'impression que la vie sourit au riche. Peut-être même qu'à l'époque, à cause de ce qu'il pensait de Dieu, et même qu'aujourd'hui, certains diraient que le riche est béni de Dieu. Clairement, cette vie d'opulence est sûrement le signe d'une bénédiction. À l'inverse, quand on voit ce pauvre Lazare, on se demande ce qu'il a fait pour mériter cela. Leur vie ne peut pas être plus éloignée que cela, et c'est le point que Jésus veut souligner ici: ces deux hommes sont complètement à l'opposé.

Mais le verset 22 nous ramène à la froide réalité: tout le monde meurt. On voit le riche et Lazare qui meurent, mais qui ne se retrouvent pas au même endroit. Il faut faire attention quand on lit cette histoire de ne pas penser que Jésus nous détaille une description de l'au-delà. Jésus utilise ces images pour appuyer une certaine réalité. Ce qu'il décrit est vrai, mais les détails ne nous disent pas tout ce qu'il faut connaître sur l'au-delà. Et, à son habitude, Luc nous montre un renversement total: le riche est maintenant dans les tourments, il souffre dans le feu, alors que Lazare est dans le sein d'Abraham.

Qu'est-ce qu'il faut entendre par cette expression? Il faut entendre que Lazare est accueilli par le patriarche Abraham, qu'il vit une communion avec Abraham. Là, on voit une grande ironie soulignée par le texte: de son vivant, Lazare n'avait pas une miette pour pouvoir se rassasier, et dans sa mort, l'homme riche n'a même pas une goutte d'eau pour se soulager. Encore une fois, avec ce renversement, la situation des deux personnages ne pourrait pas être plus éloignée l'une de l'autre.

À première lecture, on pourrait se demander: pourquoi le riche se retrouve-t-il dans cet endroit de souffrance, de flamme, de tourment? On comprend bien que Jésus est en train de nous parler de l'enfer. Est-ce que cela veut dire que tous les riches iront en enfer?

Non, preuve en est que Abraham, qui accueille Lazare, était quelqu'un d'extrêmement riche. Quand on lit le récit de sa vie, on se rend compte qu'il possédait énormément de choses. Un peu plus tard, quand on lit l'évangile de Luc et qu'on arrive vers la fin, on voit que la personne qui va donner une sépulture à Jésus, Joseph d'Arimathée, était un homme très riche, un homme même membre du Sanhédrin, du tribunal des Juifs. Et pourtant, c'est lui qui met Jésus dans le tombeau qu'il a acheté. Alors, laissez-moi être clair pour qu'il n'y ait pas de méprise: être riche ne condamne pas à l'enfer, et être pauvre ne destine pas au paradis. Ce n'est pas cela que Jésus est en train de dire ici. Ce que Jésus veut souligner, c'est que notre manière de gérer notre argent révèle qui nous servons. Notre manière de gérer notre argent révèle qui nous servons.

Regardez avec moi au verset 13, c'était la conclusion de la parabole que nous a rapportée la semaine dernière Jean-Noël à ses disciples. Jésus dit:

Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres, car ou il détestera le premier et aimera le second, ou il s'attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent.

Ce que Jésus veut nous montrer avec cette histoire ce matin, c'est que cet homme riche servait l'argent. L'argent était son idole. Ce que Jésus dit est très clair: celui qui sert l'argent méprise Dieu. Et quand on relit l'histoire, on se rend compte que toute l'attitude de cet homme riche, qui nous est décrite par Jésus, souligne son égoïsme. Lazare était couché à son portail, mais pourtant, il rêvait de manger les miettes qui tombaient de la table du riche. Jésus est en train de nous dire manifestement que cet homme riche n'a pas montré de compassion envers Lazare, qui souffrait à sa porte.

Jésus est en train de reprendre sévèrement les pharisiens, ces pharisiens qui aimaient l'argent et se moquaient de Jésus à cause de ce qu'il était en train de dire. Mais il est aussi en train d'enseigner les disciples. Il est en train de leur rappeler ce que cela implique que de le suivre. Qu'est-ce que ça veut dire de porter sa croix? À quoi ça engage dans notre manière de gérer notre budget que d'être un disciple de Jésus? Qu'est-ce que ça veut dire vraiment concrètement de dire: "Je t'abandonne tout, prends ma vie," comme on l'a chanté? Qu'est-ce que ça veut dire de donner tout ce que nous avons pour celui qui s'est donné pour nous? C'est ça que Jésus est en train d'enseigner à ses disciples, et c'est ça qu'il veut nous enseigner ce matin.

Jésus veut faire comprendre à ses disciples, Jésus veut nous faire comprendre ce matin que notre manière de gérer l'argent est le reflet de notre cœur. Et honnêtement, c'est dur. C'est dur. On dirait que Jésus est en train de dire, finalement, que notre manière de gérer l'argent est un signe qui va montrer si nous sommes ses disciples ou pas. Et nous, on aurait peur peut-être d'affirmer une telle chose avec une telle force. On aurait peur que ça devienne du légalisme. Mais Jésus répète encore et encore: on reconnaît l'arbre à ses fruits. En examinant un fruit, on sait de quel arbre il s'agit.

L'homme riche interpelle Abraham. Regardez au verset 24, il s'écrie: "Père Abraham!" Et aux pharisiens qui mettaient en avant leur héritage culturel, théologique, généalogique, Jésus est en train de leur dire: "Ce n'est pas parce que vous avez Abraham pour père que vous connaissez Dieu. Ce n'est pas parce que vous pouvez citer la Bible par cœur que vous connaissez Dieu. Ce n'est pas parce que vous allez à l'église fidèlement que vous connaissez Dieu." Et là, on entend l'écho de la prédication de Jean-Baptiste au début de Luc, au chapitre 3. Je vous lis les versets 8 à 14, Luc qui dit aux foules qui venaient le voir pour se faire baptiser: "Produisez donc des fruits dignes de la repentance." Écoutez ça, et ne vous mettez pas à dire en vous-même: "Nous avons Abraham pour père," car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà, même la cognée, la hache, est mise à la racine des arbres. Tout arbre donc qui ne produit pas du bon fruit est coupé et jeté au feu. Les foules l'interrogent. On s'imagine les foules qui entendent ça, disent: "Qu'est-ce que ça veut dire?" Et les foules qui demandent à Jean-Baptiste: "Que ferons-nous donc?" Il leur répondit: "Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, que celui qui a de quoi manger fasse de même." Des collecteurs d'impôts aussi, pour se faire baptiser, lui dirent: "Maître, que devons-nous faire?" Il leur répondit: "N'exigez rien de plus que ce qui vous a été ordonné." Des soldats aussi lui demandèrent: "Et nous, que devons-nous faire?" Il leur répondit: "Ne commettez ni extorsion ni tort envers personne, et contentez-vous de votre solde."

Est-ce que vous remarquez à chaque fois, les conseils de Jean-Baptiste concernent la gestion de l'argent, et particulièrement le lien avec la compassion et notre rapport aux autres? Et au début, Jean-Baptiste parle des fruits dignes de la repentance, des bons fruits. Et c'est étonnant de voir que dans ce texte-là, ces bons fruits passent par notre manière de gérer l'argent et de traiter les autres. Ça fait écho particulièrement fort à notre histoire de ce matin, parce qu'il aimait l'argent, le riche a méprisé Lazare qui était à sa porte. Parce qu'il a méprisé le pauvre qui était à sa porte, il s'est attaché à son argent. Est-ce que ça veut dire que l'on peut acheter notre salut? Est-ce que ça veut dire qu'il suffit de donner de l'argent à la fondation de l'Abbé Pierre pour se réserver une place au paradis? Absolument pas. Mais Jésus nous dit très clairement ce matin: ce que tu fais avec ton argent et ta manière de traiter les autres n'est juste que le reflet de l'état dans ton cœur. Et l'implication, c'est qu'un cœur touché par la grâce de Dieu va vouloir bénir les autres. Un cœur touché par la grâce de Dieu va vouloir bénir les autres.

Et ici, comme on l'a rappelé tout à l'heure, comme on l'a entendu la semaine dernière, il n'est pas question de loi. Il est question de la motivation de l'amour, de cette grâce qui nous a touchés et qui va transformer notre manière de vivre avec les autres, de considérer cette vie-là, de considérer l'argent, de considérer notre train de vie, finalement de considérer tout, tout dans notre vie de disciple. Et l'argent, c'est vrai, est un sujet tabou en France, mais pas pour la Bible. La Bible parle souvent d'argent. C'est étonnant d'ailleurs la manière dont, encore et encore, si on lit le Nouveau Testament, il est souvent question d'argent. Elle nous met en garde contre ce qu'elle appelle l'amour de l'argent. Pourquoi? Parce que bien souvent, et on le remarque de manière empirique et dans nos propres vies, ceux qui ont les moyens pensent souvent ne pas avoir besoin de Dieu. Dans nos propres vies, on le remarque aussi, quand tout va bien, on est plus facilement détaché de Dieu, et c'est dans la détresse que l'on se rapproche de lui et qu'on lui crie à l'aide. Et pourquoi elle le rappelle aussi souvent? Parce que l'amour de l'argent, c'est un piège qui guette chacun de nous.

L'argent est souvent abordé dans les évangiles, mais aussi dans les épîtres. Je vous lis un passage dans la lettre de Paul à Timothée. Timothée était envoyé par Paul pour établir des anciens dans les églises, et Paul dit à Timothée, en attendant que j'arrive, tu sauras comment il faut se comporter dans la famille de Dieu, en d'autres termes, à quoi ça ressemble d'être un disciple dans l'église. Et à la fin de sa première lettre, je vous lis au verset au chapitre 6, 1 Timothée 6, verset 17 à 19:

Aux riches de ce monde, ordonne de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais dans le Dieu vivant qui nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions. Ordonne-leur de faire du bien, d'être riches en belles œuvres, et de se montrer généreux, prêts à partager. Ils s'assureront ainsi, en guise de trésors, de bonnes fondations pour l'avenir afin de saisir la vie éternelle.

L'apôtre Paul est en train de donner un avertissement aux riches de ce monde. Alors peut-être vous dites, désolé, ça ne me concerne pas, je reviendrai la semaine prochaine. Si vous gagnez 20 000 € par an, vous êtes plus riche que 94 % de la population mondiale. Si vous gagnez plus de 20 000 € par an, vous êtes dans le top 6 % des gens les plus riches, et je ne parle même pas si vous possédez une maison ici. J'aimerais dégager quelques pistes justement pour changer notre regard sur l'argent par rapport aux paroles de Paul.

Premièrement, dépendance. Paul invite Timothée à dire aux gens de son église: "Ne mettez pas votre espérance dans ce que vous possédez, mais mettez votre espérance en Dieu." Et ça, c'est le contraste principal de l'histoire de ce matin. Le riche se confie dans son argent. Et je vous avais dit que le prénom de Lazare était intéressant. Pourquoi est-il intéressant? Parce que le prénom de Lazare est un indice qui nous montre où il plaçait son espoir. Lazare est le diminutif d'Éléazar, c'est un prénom qu'on retrouve dans l'Ancien Testament, qui veut dire "Dieu aide". Dépendance: quand nous dépendons de Dieu, nous sommes moins tentés de nous attacher à l'argent.

Deuxièmement, reconnaissance. Et ici, Paul nous rappelle, s'il le fallait, que l'argent en soi n'est pas mauvais. On l'a dit, et Paul le rappelle. C'est même Dieu qui nous donne tout avec abondance. Ce que nous avons nous vient de Dieu, et même, il nous donne pour que nous en profitions. La reconnaissance replace les choses à leur juste place. Ce que j'ai ne devient pas mon Dieu si je me souviens que cela me vient de Dieu.

Troisièmement, bienfaisance. Le moyen le plus facile pour que l'argent n'exerce pas une trop grosse emprise sur nous, c'est de le donner et de faire du bien aux autres. L'antidote de la cupidité, c'est la générosité. Et là encore, c'est précisément ce qui est reproché au riche de notre histoire ce matin. La manière dont sa vie est décrite nous montre que son argent, qui était possédé en grand nombre, n'était là que pour son plaisir et son confort personnel.

4e et dernière piste: récompense. Si nous donnons notre argent ici, nous aurons un trésor dans le ciel, et Jésus nous le rappelle dans l'Évangile. Les richesses terrestres pourrissent, notre trésor céleste est éternel. Et le texte de ce matin nous force à nous poser une question honnête: est-ce que j'utilise mon argent uniquement pour mon propre plaisir, pour mon propre confort? Est-ce que c'est quelque chose après lequel je cours? Ou est-ce que j'utilise pour bénir les autres? Est-ce que ma manière de gérer mon argent et mon budget montre que mes priorités sont celles du Royaume de Dieu? Si l'argent n'était pas un sujet tabou et si j'invitais un de mes collègues à table et que, en passant, disais: "Ah tiens, mais comment tu fais pour gérer ton argent, toi?" Et que l'on regardait nos budgets respectifs, est-ce que notre budget montrerait que nos priorités sont celles du Royaume de Dieu? C'est la question que nous pose Jésus ce matin.

Deuxième point, ce sera beaucoup plus rapide. Après la mort, notre destinée est scellée. Le riche et Lazare ne sont visiblement pas au même endroit. Jésus nous dit que le riche lève les yeux et peut voir Lazare et Abraham de loin, mais que là où chacun se trouve est un endroit strictement différent. Celui qui vivait dans l'opulence est maintenant dans la souffrance, celui qui vivait dans la désolation est maintenant dans la consolation. Et on voit cet appel, et c'est d'ailleurs étonnant, on a l'impression que Jésus souligne avec ironie que le toupet du riche continue même dans l'au-delà. Il dit: "Abraham, demande à Lazare de venir me mouiller les lèvres." Et le riche aimerait ne serait-ce que Lazare vienne tremper son doigt pour lui mouiller les lèvres. On a encore une ironie des plus grinçantes. Il aurait été possible que de son vivant le riche intervienne pour Lazare, mais une fois mort, il est impossible que Lazare intervienne pour le riche. Pourquoi? Regardez au verset 26:

Il y a un grand abîme entre nous et vous afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de chez vous vers nous, ne puissent pas le faire.

Encore une fois, il ne faut pas voir ici la description du cadastre de l'au-delà, mais une illustration claire de cette idée: après la mort, il est trop tard pour se repentir. Après la mort, notre destinée est scellée, et c'est ce qui rend l'avertissement de Jésus ce matin à la fois extrêmement solennel et extrêmement urgent. Jésus nous dit que nos choix de vie, l'orientation de notre cœur dans cette vie-là, a des répercussions sur l'éternité.

Jésus nous dit que ce que l'on sème aujourd'hui, on le récoltera certainement demain. L'homme riche, on le voit, comprend bien cette situation. Il comprend bien l'urgence de la situation pour ceux qui sont encore vivants. C'est pour cela qu'il demande à Abraham d'envoyer Lazar. Encore une fois, il croit que Lazar est son serviteur. "Envoie Lazar vers mes frères," dit l'homme riche. Il sait que sa destinée est scellée, mais il sait aussi que pour les vivants, il est encore temps.

Très point aujourd'hui, écoutons Dieu qui a parlé. Le riche dit: "Mais si jamais mes frères avaient une petite vision de Lazar, ils se repentiraient. Si Lazar pouvait leur apparaître, c'est sûr qu'ils changeraient de vie." Et là, on a l'impression qu'en fait, c'est une affaire de famille. Que tous les frères de Lazar sont dans la même situation que le riche lorsque lui-même était vivant.

Mais Abraham répond au verset 29: "Ils ont Moïse et les prophètes, qu'ils les écoutent." Etonnante cette réponse. Pourquoi Abraham répond là Moïse et les prophètes? C'était une expression pour désigner l'Ancien Testament, c'est un résumé pour dire l'Ancien Testament qui était enseigné à la synagogue. Abraham est en train de dire que même si Lazar apparaissait, il ne dirait rien de plus que ce que la parole dit déjà par rapport à notre rapport à Dieu, par rapport à la gestion de notre argent, par rapport à la compassion que nous devons montrer aux autres. Et ça, c'était quelque chose de très clair depuis les premiers textes de la loi qui parlaient du rapport que l'on devait avoir par rapport aux pauvres, aux immigrés, aux indigents qui vivaient parmi le peuple. Au reproche des prophètes les plus durs qui condamnent le peuple parce que justement, ils ont méprisé le droit de la veuve, de l'orphelin, parce qu'ils ont oublié ce que Dieu n'oublie pas.

Et on voit encore une fois la manière dont Luc nous montre que Jésus s'intéresse à ceux qui sont écartés de la société. Que Jésus considère ce qui n'était pas considéré, et que le sort de chacun, si indifférent soit-il aux yeux des humains, est important aux yeux de Jésus. Que le sort de tous ceux devant qui on passe et qu'on ne calcule même plus n'est pas indifférent aux yeux de Dieu.

Mes amis, nous n'avons pas besoin d'une apparition, nous n'avons pas besoin d'une vision. Nous avons besoin d'entendre et d'être interpellés parce que Dieu nous dit dans sa Parole. Dieu a clairement révélé sa volonté dans la Bible. C'est ce que Abraham lui dit. Mais vous savez, quand on a les moyens, non, ce n'est pas une réponse acceptable. Le riche dit au verset 30: "Non, il dit non à Abraham. Non, non, non, tu comprends pas. Moi, si un mort allait vers eux, c'est sûr qu'ils se repentiraient." Mais Abraham lui dit: "Mais même si un mort ressuscité, ils ne se laisseront pas persuader."

Et quand on va quelques chapitres plus loin, tout à la fin de l'Évangile selon Luc, on a quelque chose qui illustre à merveille cette réalité. Dans ce dernier chapitre, Jésus ressuscité apparaît à ses disciples après sa résurrection. Il était ensemble, et Jésus se présente devant eux. Dans ce cas précis, un mort est réellement revenu à la vie. Quelle est la réaction des disciples? Ils sont saisis de frayeur et d'épouvante car ils croient voir un esprit. Qu'est-ce que fait Jésus? Il leur dit: "Mais regardez, un esprit n'a ni chair ni os." Il est bien là devant eux, en chair et en os, mais les disciples ne le croient toujours pas. Alors qu'est-ce qu'il fait? Il casse la croûte. "Un esprit ne mange pas, regardez." Mais ce n'est toujours pas ça qui les convainc.

Je lis à partir du verset 44:

Puis il leur dit: C'est ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous. Il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes.

Alors, il leur ouvrit l'intelligence afin qu'ils comprennent les Écritures.

à partir de quel moment les disciples ont été convaincus, quand Jésus leur a ouvert l'intelligence pour qu'ils comprennent les Écritures. Un miracle n'est pas plus grand que la Parole que Dieu a confiée à ses serviteurs. Les frères de l'homme riche et nous, nous n'avons pas besoin qu'un mort nous apparaisse. On a besoin de la même chose que d'écouter Dieu qui a parlé dans sa parole.

Il y a quelque temps, Alexandra, mon épouse, et moi, on était invité après une prédication dans une église. L'apéritif s'allongeait un peu, et finalement, on s'est regardé et on a conclu que l'apéritif, c'était tout ce qu'on mangerait. Alors, on a beaucoup mangé des petits fours, des petites saucisses cocktail, et ce jour-là, j'ai réalisé une chose très importante, surtout quand on va prêcher ailleurs. Les apéros qui s'éternisent peuvent avoir deux sens vraiment différents. Le premier, c'est que l'apéro est long parce qu'il n'y a rien derrière. Le deuxième, c'est que l'apéro est long parce que chaque étape du repas sera copieuse. J'ai aussi découvert autre chose, c'est que si on se trompe, la fin du repas peut être difficile.

Mes amis, notre vie n'est qu'un apéritif. Celui qui s'amasse des trésors ici-bas vit comme si l'apéro était tout ce que nous aurons. On s'accroche à l'argent quand on pense que c'est tout ce que nous aurons. On cherche le confort ici-bas quand on pense que notre existence se résumera à la qualité de notre vie ici-bas. Mais Jésus nous donne ce matin une nouvelle perspective, nous demande de regarder avec l'éternité comme point de départ. Et Jésus reprend sévèrement, on l'a vu, les pharisiens qui aimaient l'argent. Mais il veut aussi nous montrer, et montrer à ses disciples avec grâce, et à tous ceux qui l'écoutent aujourd'hui, à nous ce matin, qu'il n'est pas trop tard. Que nous sommes dans la situation de ces frères de cet homme riche qui peuvent encore se repentir à l'écoute de sa parole.

Et finalement, Jésus pose la question à nous ce matin: quelle sera notre réaction, la moquerie ou la repentance? Ce matin, Jésus nous parle encore avec grâce et nous invite à écouter la voix de Dieu. Il nous rappelle que notre comportement n'est que le reflet de l'état de notre cœur. Et là encore une fois, il ne faut pas se méprendre. Changer de comportement ne fera pas changer notre cœur. Ce dont nous avons besoin, ce n'est pas de développer une nouvelle discipline où nous nous forçons à donner plus. Alors peut-être que nous devrions donner plus, Jésus nous dit aussi que là où est notre argent, là est notre cœur. Mais ce dont nous avons le plus besoin, c'est que Dieu transforme notre cœur et nous ouvre les yeux.

Nous avons besoin que Dieu nous libère de l'amour de l'argent, nous transforme, transforme notre vision de qui il est, ce roi qui domine sur l'univers et qui domine sur nos vies. Celui pour qui nous vivons, celui qui nous appelle à être un sacrifice vivant. Est-ce que cela veut dire de vivre à sa gloire et de refléter qui nous a transformé par sa grâce? Qui nous appelle à bénir ceux qui sont autour de nous. Mais cela, c'est l'œuvre de Dieu en nous, pas quelque chose que nous pouvons produire par nous-même, quelque chose que nous devons demander que Dieu fasse en nous par son Esprit. Dans sa grâce, nous avons besoin que nos yeux s'ouvrent et que nous puissions comprendre les Écritures, voir l'amour de Christ pour nous et la manière dont toute notre vie est transformée.

On a besoin d'entendre la manière dont Lazar nous donne un espoir. "Dieu aide." Je vais prier.

Père céleste, certains textes sont durs à comprendre, certains sont durs à accepter, certains nous bousculent, c'est le cas du texte de ce matin. Nous voulons reconnaître, Seigneur, la sévérité avec laquelle tu reprends ce dont la vie témoigne de l'incohérence et entendre l'empressement et l'urgence de cet appel de la grâce. Tu nous appelles à la repentance, tu nous appelles à changer de vie, à produire des bons fruits, mais nous savons, Seigneur, que c'est toi qui produit ces bons fruits en nous. Viens nous en aide, nous savons que nous dépendons de ta grâce. Et, Seigneur, s'il te plaît, viens changer notre manière de considérer l'argent, viens changer notre manière de nous comporter, viens changer notre cœur, viens ouvrir nos yeux pour que nous puissions voir dans l'Écriture la grandeur de ta grâce et la beauté qui s'appelle aussi à marcher dans tes voies. Les sacrifices que cela demande, mais la joie qui est pour tous ceux qui sont à ta suite, Seigneur, viens débusquer en nous l'amour de l'argent qui peut se cacher de tellement de manières, qui revêt tant de masques.

Et, Seigneur, que nous soyons une communauté dont toute la vie témoigne de cette grâce qui nous a transformés. Que nous ne puissions plus vivre comme avant, que nous ne puissions plus vivre comme les autres qui ne te connaissent pas. Nous vivons pour toi, le Roi. Nous vivons avec joie, non sous la contrainte, mais parce que nous avons été libérés de l'emprise que peut exercer l'argent et toutes les autres idoles. Mais nous t'en supplions, Seigneur, viens-nous en aide. Nos prières, c'est que nos vies te glorifient, Seigneur. Merci parce que dans ta grâce, tu nous viens en aide. Amen.