Prédications TPSG

La part de Dieu et celle du chrétien (2 Pierre 1.3-9)

Vie chrétiennePrédication

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Publié le

21 févr. 2024

Qui dirige votre vie chrétienne: vous ou Dieu? L’apôtre Pierre répond à cette question. D'un côté, Dieu, par sa puissance, nous donne tout ce qui contribue à la vie et la piété; de l'autre, notre responsabilité est engagée. Plongez dans cette dualité, en considérant la suffisance de Jésus-Christ par sa puissance, sa connaissance, ses promesses et ses objectifs.

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.

Qui fait quoi?

Qui est-ce qui mène la vie chrétienne en vous? Vous ou Dieu? Nous allons voir un équilibre délicat de la vie chrétienne. D'un côté, la part de Dieu dans la vie chrétienne, d'un autre la part de l'homme. Un équilibre rompu par plusieurs hérésies:

  • D'un côté il y a ceux qui disent que l'homme doit réaliser sa sanctification
  • D'un autre il y a ceux qui disent que Dieu fait tout. En fait, ce sont les deux faces d'une même pièce, et il est impossible de les séparer. Le texte de ce matin décrit les deux côtés de la pièce. Alors que nous lisons 2 Pierre, remarquez bien d'un côté ce que Dieu fait, de l'autre ce qui est de la responsabilité du Chrétien.

3Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, en nous faisant connaître celui qui nous a appelé par sa propre gloire et par sa vertu 4Par elles les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise; pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, 6à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, 7à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l'amour. 8En effet, si ces choses existent en vous et s'y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ; 9mais celui qui ne les possède pas est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.

2 Pierre 1.3-9

La suffisance du Christ (2P 1.3-4)

…par sa puissance (2P 1.3a)

Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété.

2 Pierre 1.3a

Cette petite phrase est impressionnante. Considérez les mots qu'elle contient: Tout d'abord la puissance divine.

Romains 1.20 nous dit que sa puissance s'observe par la création. La variété de la nature, ses dimensions colossales, sa vitalité. Le prophète Jérémie s'émerveille:

Il a fait la terre par sa puissance, il a fondé le monde par sa sagesse, il a étendu les cieux par son intelligence.

Jérémie 10.12

La puissance de Dieu s'aperçoit par les miracles passés:

Venez et contemplez les œuvres de Dieu! Il est redoutable quand il agit sur les humains. Il changea la mer en une terre sèche, on traversa le fleuve à pied: C'est là que nous nous sommes réjouis en lui. Il domine éternellement par sa puissance, ses yeux surveillent les nations: Que les rebelles ne s'élèvent pas!

Psaume 66.5-7

Il y a tant d'interventions de Dieu dans la Bible… Le déluge qui a inondé toute la terre, les langages créés à Babel, les 10 plaies qui ont frappé l'Égypte, la mer qui s'est ouverte devant Israël pour se fermer sur les soldats, il y a la manne…

Sa puissance est telle que lorsqu'elle se manifestera en vue du jugement, “personne ne [pourra] entrer dans le sanctuaire, jusqu'à ce que les sept plaies des sept anges soient achevées” (Ap 15.8).

C'est aussi par sa puissance que nous serons ressuscités, “et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance” (1Co 6.14)

La résurrection d'entre les morts… Un jour, une trompette sonnera, et tous les morts en Christ ressusciteront. Depuis la Pentecôte jusqu'à ce jour. Plusieurs millions d'êtres humains seront recomposés, en une fraction de seconde et s'envoleront à la rencontre du Christ (voir 1Th 4, 1Co 15).

Cette puissance du Créateur qui un jour a calmé une tempête par un seul mot, nous a tout donné. Le temps grammatical évoque une action révolue. Cette puissance divine a été donnée dans le passé. Quand? Par comparaison avec les versets 1 & 2, il semble qu'elle ait été accordée au moment où nous avons reçu la foi. Au moment de la conversion. Paul décrit:

La grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons.

Éphésiens 1.19

Non seulement la puissance de la vie est donnée, mais elle est donnée en abondance pour répondre à toutes les situations de vie et de piété. Toutes les situations… Tout ce qui contribue à la vie, tout ce qui contribue à la piété est disponible:

  • Vivre est difficile. Pressions, stress, incompréhensions, épreuves. Il n'y a pas que cela bien entendu, mais cela en fait partie… Tout ce qui est nécessaire pour la joie, l'amour la paix, la patience, etc. nous est donnée par la puissance de Dieu.
  • Dieu nous donne également tout ce dont nous avons besoin pour la piété. C'est-à-dire notre attachement à Dieu. Notre service de Dieu. Notre proximité avec Dieu. Tout cela est disponible.

Dieu a accordé un capital vie et spiritualité. Abondant. Large. Suffisant.

Si vous êtes amateur de belle mécanique, ce verset vous dit que vous avez reçu le moteur d'une Porsche! Si vous êtes amateur d'ordinateurs rapides, ce verset vous dit que vous avez reçu un microprocesseur de 20 GHz! Si vous êtes amateur de couture, ce verset vous dit que vous avez reçu une Bernina!

…par sa connaissance (2P 1.3b)

en nous faisant connaître celui qui nous a appelé par sa propre gloire et par sa vertu.

2 Pierre 1.3b

Comment nous est donné ce trésor? Par la connaissance de Christ! Toute la puissance de Dieu est déversée au travers de l'intimité de notre Seigneur. On a demandé un jour à un grand serviteur de Dieu quel était le secret de son intimité avec Dieu. Il a répondu que, depuis sa conversion, il était sûr du pardon de son Maître et qu'il lui parlait aussi clairement que lorsqu'il était en conversation avec quelqu'un, et qu'il s'attendait tout autant aux réponses de ces conversations.

Toute cette puissance provient de la connaissance de Christ. Jésus a dit:

1Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 2Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde afin qu'il porte encore plus de fruit. 3Déjà, vous êtes émondés, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 4Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure sur le cep, de même vous non plus, si vous ne demeurez en moi. 5Moi, je suis le cep; vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit, car sans moi, vous ne pouvez rien faire. 6Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche; puis l'on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent.

Jean 15.1-6

Cette connaissance nous vient d'un appel réalisé non pas à cause de nos beaux yeux, mais à cause de la gloire et de la vertu de Christ.

La gloire évoque le "poids" de Dieu. La gloire de Dieu, c'est la splendeur de sa personne. C'est le vêtement dont il se pare, c'est l'aspect qui l'enveloppe. La vertu décrit l'excellente morale de Dieu. Tous les attributs que Dieu possède à la perfection.

Dieu a donné aux croyants tout ce qui contribue à la vie et à la piété à cause de sa gloire, et à cause de sa vertu. Il a voulu nous manifester sa bonté, sa bienveillance. Et s'il a mis dans la balance ces éléments-là, nous pouvons conclure avec assurance que ce qu'il nous a donné est suffisant. Parce qu'en plus, cette gloire et cette vertu s'associent à d'extraordinaires promesses:

…par ses promesses (2P 1.4a)

Par elles les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données.

1 Pierre 1.4a

Lorsqu'une personne vient à Christ, elle change d'identité, et devient:

  • enfant de Dieu (Jn 1.12)
  • partie du vrai cep, un canal de la vie de Christ (Jn 15.1,5)
  • choisie et nommée par Christ afin de porter son fruit (Jn 15.16)
  • esclave de la justice (Rm 6.18)
  • esclave de Dieu (Rm 6.22)
  • fils ou fille de Dieu. Dieu est son Père spirituel (Rm 8.14,15; Ga 3.26; 4.6)
  • cohéritier avec Christ, je partage son héritage avec lui (Rm 8.17)
  • un temple –une demeure– de Dieu. Son Esprit et sa vie habitent en moi (1Co 3.16; 6.19)
  • unie au Seigneur et je suis un en esprit avec lui (1Co 6.17)
  • membre du corps de Christ (1Co 12.27; Ép 5.30)
  • une nouvelle créature (2Co 5.17)
  • réconciliée avec Dieu et je suis un ministre de la réconciliation (2Co 5.18,19)
  • un fils ou une fille de Dieu et un, en Christ Jésus (Ga 3.26,28)
  • héritier de Dieu puisque je suis un fils (fille) de Dieu (Ga 4.6, 7)
  • un saint (Ép 1.1; 1Co 1.2; Ph 1.1; Col 1.2)
  • l'ouvrage de Dieu, né de nouveau pour faire sa volonté (Ép 2.10)
  • concitoyen avec le reste de la famille de Dieu (Ép 2.19)
  • prisonnier de Christ (Ép 3.1; 4.1)
  • juste et saint (Ép 4.24)
  • un citoyen des cieux, déjà assis dans les lieux célestes (Ph 3.20; Ép 2.6)
  • cachée avec Christ en Dieu (Col 3.3)
  • une expression de la vie de Christ parce qu'Il est ma vie (Col 3.4)
  • une personne choisie par Dieu, sainte et bien-aimée (Col 3.12; 1Th 1.4)
  • un enfant de la lumière et non des ténèbres (1Th 5.5)
  • un saint qui partage et participe à la vocation céleste (Hé 3.1)
  • une des pierres vivantes de Dieu, formant une maison spirituelle (1P 2.5)
  • membre d'une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté pour appartenir à Dieu (1P 2.9,10)
  • étranger et voyageur dans ce monde que j'habite temporairement (1P 2.11)
  • un ennemi du diable (1P 5.8)
  • un enfant de Dieu et je ressemblerai à Christ quand Il reviendra (1Jn 3.1,2)
  • née de Dieu, et le Malin –le diable– ne peut pas me toucher (1Jn 5.18)

Son identité s'accompagne de nombreuses promesses. Dieu promet:

  • que ce qu'il a commencé, il le terminera (Ph 1.6)
  • que nos péchés sont pardonnés (1Jn 2.12)
  • que Christ nous prépare une place (Jn 14.2)
  • que nous serons ressuscités comme Jésus (1Co 15; 1Jn 3.2)
  • qu'il peut nous préserver de toute chute (Jd 24)
  • Etc.!

Pas étonnant que Pierre les qualifie de précieuses et grandes! Une seule de ces promesses est suffisante pour rendre un homme heureux. Et en plus, se souvenir de ces promesses purifie le croyant.

Quiconque à cette espérance en lui se purifie comme lui-même est pur.

1 Jean 3.3

…par son objectif (2P 1.4b)

…afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise

2 Pierre 1.4b

L'objectif de ce cadeau de Dieu est double:

  • développer une intimité avec la nature divine
  • fuir ce qui tache, détruit et tue.

Voici une autre bonne nouvelle: cet objectif fait partie du cadeau. Dieu nous garantit déjà ces objectifs. Comment le sait-on? Par le temps des verbes utilisés. On pourrait presque traduire: "Afin que par elles vous soyez devenus participants de la nature, ayant fui la corruption qui existe dans le monde…" Nous avons la garantie de réaliser les objectifs que Dieu nous donne.

La conversion inaugure une relation avec Dieu, et place la personne qui est née de nouveau dans une situation de combat: Par rapport au monde / Par rapport à sa chair / Par rapport à Satan. Il est nécessaire de gérer leurs influences que Pierre décrit comme la corruption du monde. Pour résumer cette 1ère section, rappelons trois choses:

  • Dieu nous donne tout pour vivre avec piété
  • Dieu nous donne tout pour être proche de lui.
  • Dieu nous donne tout pour être loin de ce qui tache.

La suite du message se concentre sur notre participation…

La contribution du Chrétien (2P 1.5-9)

...par sa motivation (2P 1.5a)

…à cause de cela même…

2 Pierre 1.5a

Le disciple du Christ doit agir en s'appuyant sur ce que Dieu donne. Sinon, il ne fait que du zèle vain et inutile. Dieu a donné toutes ces choses, pour que son enfant s'appuie dessus, afin de le vivre et le mettre en pratique.

Quelqu'un qui tenterait de mettre en pratique la Bible sans une relation personnelle avec Dieu ressemble à ce que Paul dit de ses concitoyens spirituels:

Car je leur rends ce témoignage, qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais sans connaissance.

Romains 10.2

Un Chrétien qui tenterait de suivre des commandements sans s'appuyer sur ce que Dieu donne ou ce qu'il décrit dans la Bible serait semblable aux rêveurs de Colosses qui s'étaient donné toute sorte de préceptes humains plutôt que de "s'attacher au chef… par qui (le corps) grandit d'une croissance qui vient de Dieu" (Col 2.19, cf. contexte).

Tout au long du Nouveau Testament nous voyons ce genre de raisonnement: Dieu affirme plusieurs choses (généralement les 1ères sections des épîtres de Paul) puis Dieu nous demande de faire plusieurs choses (généralement les 2ndes sections des épîtres de Paul). Romains 6.1-14 en offre un bel exemple.

…par ses efforts (2P 1.5b)

…faites tous vos efforts…

2 Pierre 1.5b

Redisons le mot plus lentement e-f-f-o-r-t-s! Il est au pluriel ce qui implique une action répétée! Il s'agit d'apporter en outre (c'est-à-dire en plus de ce qui nous est donné par le Christ). Les chrétiens doivent abondamment fournir ce qui est nécessaire à la mise en pratique de la sanctification.

Quand Job parle de sa vie, il dit: "Je n'ai pas altéré les commandements de ses lèvres, j'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche" (Job 23.12). La perspective n'est pas forcément plaisante: j'ai fait plier ma volonté… Romains 8.13 parle de faire mourir par l'Esprit les actions du corps. Colossiens 3.5 parle de faire mourir notre nature terrestre. C'est un étouffement qui bien entendu ouvre la porte d'un autre comportement. Ainsi, le processus de croissance n'est pas toujours naturel. Ce n'est pas toujours le chemin reposant et paisible annoncé par ceux qui croient que la sanctification nous est donnée instantanément et sans effort. La vie chrétienne inclut une discipline de vie. Une mise en pratique volontaire de la Parole qui s'oppose aux inclinations de la chair.

Un théologien a défini la sanctification comme une œuvre de Dieu à laquelle coopèrent les croyants.

…par ses progrès (2P 1.5c-7)

pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, 6 à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, 7 à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l'amour.

2 Pierre 1.5c-7

Le verbe original pour "joindre" avait pour idée de provisionner avec abondance pour payer notamment les frais d'une chorale lors d'une pièce de théâtre. C'est s'assurer que les cachets des artistes soient larges et encourageants!

Dieu veut que nous allions de progrès en progrès dans notre vie chrétienne. Pierre identifie 8 vertus à cultiver:

  • La foi: la conviction confiante dans les promesses de Dieu. C'est par là que l'on a accès à Dieu (Rm 5.2). La foi est le 1er pas que l'on fait vers Dieu. Elle devient:

  • La vertu: les mérites ou qualités de l'être. Ce mot inclut la notion de noblesse.

  • La connaissance: Connaissance du Christ, connaissance de la Bible. C'est le contenu de la foi qui est jeu ici.

  • La maîtrise de soi: Un fruit de l'Esprit (Ga 5.23) qui indique qu'une personne contrôle la puissance ou la force qui bouillonne en elle. Paul utilise ce mot en évoquant des gens qui envisagent de se marier:

    S'ils manquent de continence, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler.

    1 Corinthiens 7.9

  • La persévérance: la résistance, la ténacité. Ce qui permet de voir les problèmes comme Dieu les voit: un peu hors du temps.

  • La piété: un attachement ou une dévotion à Dieu. C'est la conscience de la présence de Dieu dans le concret de chaque moment.

  • La fraternité: dénote l'affection ou la chaleur qui doit caractériser chaque croyant.

  • L'amour: expression ultime de la maturité spirituelle (1Co 13). Aimer sans attendre de retour de l'autre. Donner à l'autre. L'apôtre Jean rapporte:

7Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.

1 Jean 4.7-8

Jésus conçoit la vie chrétienne comme un progrès, une progression. Permanente et constante.

Il faut ajouter une pierre après l'autre, sans se décourager. Le but de cet avancement, c'est de parvenir à l'expression suprême de la maturité: l'amour fraternel. J'aime bien la vision qu'il nous donne ici de la vie chrétienne. Ce n'est pas du tout cuit, mais une marche régulière. On prévoit sur le long terme.

Qu'avez-vous déjà ajouté à votre foi? La vertu? La connaissance? La maîtrise de soi? Si nous ne sommes pas encore arrivés au but final, il ne faut pas se décourager, mais commencer tout de suite ce processus.

On raconte que le Maréchal Lyautey voulait planter un arbre dans sa propriété. Il dit à son jardinier de planter un chêne. Quand cet homme lui dit que sa croissance durerait une centaine d'années, et qu'il n'en jouirait pas avant longtemps, le Maréchal lui répondit: "puisque c'est ainsi, ne perdez pas de temps et plantez-le dès cet après-midi"!

…par son objectif (2P 1.8-9)

8En effet, si ces choses existent en vous et s'y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ; 9mais celui qui ne les possède pas est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.

2 Pierre 1.8-9

Pierre décrit deux objectifs à cette progression: Le connaissance de Christ (v. 8) et la sanctification (v.9).

Il est intéressant d'observer que la connaissance de Christ dépend de la progression spirituelle. Plus une personne “fait tous ses efforts” pour croître, plus elle abonde en activité (occasion de servir Christ, etc.) et plus elle développe la connaissance du Christ.

On retrouve de nouveau la notion de connaissance du Christ. Le mot connaissance est fréquent dans cette épître. Pierre veut que les chrétiens sachent identifier les faux prophètes et les faux ouvriers. Le meilleur antidote, c'est précisément de connaître Dieu, de connaître ce qui est vrai.

Paul dit:

Mon but est de le connaître lui ainsi que la puissance de sa résurrection.

Philippiens 3.10

Par contraste, l'homme qui ne développe pas de telles vertus n'a rien compris à la vie chrétienne. Il ressemble à un aveugle ou à un myope.

Conclusion

La vie chrétienne, un capital & des intérêts

D'un côté, il y a ce que Dieu donne, de l'autre ce qu'il attend de nous en réponse à ce qu'il a donné. C'est une notion fréquente dans la Bible:

Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut, avec crainte et tremblement, non seulement comme si j'étais présent, mais bien plus encore maintenant que je suis absent. Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant.

Philippiens 2.12-13

Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir; mais si par l'Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez.

Romains 8.13

C'est un peu comme si Dieu disait: voilà, la voiture est prête, le plein est fait, maintenant conduis.

De l'utilité de la persévérance

A.J. Cronin était un docteur militaire de 33 ans. Après la 1ère guerre mondiale, il s'installa dans la banlieue ouest de Londres. Un jour, il eut une indigestion prolongée. Un collègue diagnostiqua un ulcère gastrique et ordonna 6 mois de repos complet à la campagne, associé d'un régime au lait.

Notre homme prit donc la direction des hauteurs de l'Écosse. Il s'ennuyait à mourir! Au bout d'une semaine à nourrir les poulets, et mémoriser les noms du bétail, il devenait fou! Réfléchissant à ce qu'il pourrait faire, il se souvint qu'il avait eu l'idée d'écrire. Il acheta donc deux douzaines de blocs-notes… Au bout de 3 heures, les pages étaient toujours blanches. Cronin griffonna quelques phrases. Puis d'autres qui devinrent des pages et des pages. Il envoya le tout à sa secrétaire qui tapa le manuscrit et lui renvoya.

À la lecture du manuscrit, Cronin réalisa que c'était un blabla qui n'avait ni queue ni tête! Abattu, il rassembla ses notes, sortit dehors sous la pluie, les jeta dans une corbeille et partit se promener. Il rencontra Angus, un vieux fermier qui retournait patiemment un champ de bruyère. Les deux hommes échangèrent quelques mots. Cronin lui raconta qu'il avait décidé d'abandonner l'écriture.

Le vieil homme devint silencieux… pensif il lui dit: “C'est sûr, c'est vous qui avez raison, Docteur, et c'est moi qui ai tort. Mon père a travaillé cette tourbière toute sa vie et n'en a jamais fait une prairie. Je l'ai retournée toute ma vie et je n'en ai jamais fait une prairie. Mais prairie ou pas, je ne peux m'arrêter de bêcher. Car mon père et moi-même, nous savons que si on retourne suffisamment la terre, on arrivera à en faire une prairie.”

Cronin prit ces propos en plein cœur. Il rentra en courant au cottage qui l'accueillait, trempé et glacé, reprit les pages toutes mouillées qui étaient dans la poubelle. Il les fit sécher puis repassa chaque page. Avec la rage du désespoir, il reprit l'ensemble du manuscrit et en termina la correction trois mois plus tard. Notre homme choisit un éditeur au hasard et n'eut plus de nouvelles pendant plusieurs mois… Le dernier jour de son séjour, alors qu'il rendait visite aux personnes dont il avait fait connaissance, le postier lui annonça un courrier de la Société du Livre britannique. Son livre, connu en français sous le titre: Le chapelier et son château, fut traduit en 19 langues et adapté plusieurs fois par Hollywood. Tout ceci grâce à la persévérance pour reprendre un travail imparfait.

C'est une belle image de la vie chrétienne. Un chantier continuel. À chacun de labourer, retravailler, mettre en pratique, persévérer. Même si tout n'est pas en place au 1er coup. Un jour, il y aura un pâturage.