Un pasteur vous répond

Quand doit-on quitter son Église locale? (Épisode 189)

Vie d’Église

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Publié le

18 oct. 2019

En soulignant la nécessité de l'Église locale dans la vie du chrétien, ainsi que son unicité dans le monde, Florent Varak nous présente une liste de mauvaises ainsi que de bonnes raisons de changer d'Église locale. Une réflexion biblique qui sera utile à tous!

Un pasteur vous répond existe aussi en vidéo:

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Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

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Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des podcasts existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.

Transcription:

Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.comNous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont mises à disposition mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. N’hésitez cependant pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance.

Quand doit-on quitter son Église locale?

La question de ce podcast est la suivante:

Coucou Florent, on a eu pas mal de réactions sur un article sur différents profils de personnes qui ne fréquentaient pas l’Église locale. Beaucoup trouvent dommage qu’on passe sous silence les manquements de l’Église qui pousseraient les chrétiens à partir. En réponse, est-ce que tu pourrais traiter cette question dans 1PVR: quelles sont les conditions pour quitter son Église locale ou autrement dit, existe-t-il de bonnes raisons de le faire?

Whaou, je vais me faire beaucoup d’amis avec cette question! Alors elle est épineuse et l’Écriture est très claire: « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns, mais exhortons-nous mutuellement, et cela d’autant plus que vous voyez le Jour s’approcher ». Hébreux 10.25. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’Écriture!

Donc, je formulerai la chose un petit peu différemment que la question, c’est-à-dire quitter une assemblée, c’est quitter le peuple de Dieu. C’est pas trop possible en fait parce que, c’est dans le contexte du peuple de Dieu avec toutes ses imperfections, que nous apprenons à tempérer nos ambitions, nos caractères, nos jugements, que nous grandissons et nous démontrons que Christ n’est pas mort en vain, puisque non seulement, il est mort pour les péchés, mais il est mort pour créer une nouvelle humanité. Il n’y a que l’Église qui rassemble des gens tellement différents, qui est un témoignage de la grandeur de la rédemption qui est en Jésus-Christ. Il n’existe aucun groupe aussi hétérogène que l’Église et qui puisse témoigner d’un amour qui transcende les goûts, les couleurs et les personnalités des uns et des autres.

Donc, je suis un peu gêné de dire: est-ce qu’on peut quitter l’Église en tant que peuple de Dieu? Je crois que c’est un vrai problème que de quitter une Église, parce que cela témoigne d’une incompréhension de qui est Jésus, et quelle est l’intention de Dieu pour son peuple. Dans toute son imperfection, d’ailleurs Israël qui a précédé l’Église (je crois que l’Église est distincte d’Israël) n’a jamais été parfaite, elle ne le sera que « lorsqu’elle paraîtra dans la gloire, sans tache, ni ride, au moment du mariage. » Puisque l’Église est présentée, c’est une des grandes métaphores de l’Église dans le Nouveau Testament, l’Église est présentée comme l’Épouse de Christ.

On ne peut pas quitter l’Épouse de Christ parce que ça pourrait indiquer que l’on est séparé, de façon très intime, de la personne même du Christ. Donc je vais reformuler la question en disant: est-ce qu’on pourrait pas plutôt poser la question, dans quelles conditions? Et est-ce qu’il serait nécessaire de changer d’Église ou de changer d’Église locale? Mais je pense que de s’abstenir d’Église simplement parce qu’on a été déçu par les Églises, ça pose un vrai problème de fond. Alors il y a, parfois, des endroits qui sont des déserts ecclésiaux, il n’y a pas grand nombre d’Églises, les choix sont restreints et c’est pas toujours évident. Alors comment faire?

J’aimerais évoquer les mauvaises raisons qui conduiraient quelqu’un à changer d’Église locale, et puis ensuite, j’aimerais évoquer des raisons plus ou moins compréhensibles, plus ou moins valides et enfin j’évoquerai des raisons possibles, peut-être parfois nécessaire pour changer d’Église.

Je le dis aussi, il faut que tu saches (enfin, si tu écoutes ce podcast, tu le sais déjà peut-être) que j’ai été pasteur d’une Église pendant plus de vingt ans, que je suis maintenant l’un des responsables, l’un des anciens d’une implantation d’Église; que j’ai, en charge, dans le contexte de ma mission, la formation de pasteurs; que je vois, dans pas mal de coins du monde, les souffrances des Églises, les souffrances des pasteurs, qu’il n’y a aucun pasteur de parfait, il y a aucune Église de parfaite, et c’est compliqué, franchement c’est compliqué.

Mais ceci dit, voilà quelques mauvaises raisons de ne plus aller dans son Église locale ou de changer d’Église locale.

Il y en a qui estiment que la culture musicale de l’Église ne leur convient pas.

Alors ça, c’est vraiment amusant, parce que je me demande quelle culture musicale serait souhaitable. Parfois, quand les gens me posent la question, j’ai, sur mon téléphone, les chants tels qu’ils pouvaient probablement être chantés du temps de David. Le roi David, qui a écrit un certains nombre de psaumes, qui étaient chantés dans le temple, et il y a une musicologue israélienne, qui pense avoir décodé, dans le texte biblique lui-même, des expressions musicales qui permettent de reprendre, de rechanter la mélodie telle qu’elle pouvait l’être. J’aime autant de te dire que c’est super « space » pour nous, pour notre culture actuelle. Évidemment, si tu écoutes les chants grégoriens, c’est super « space ». Je ne suis pas sûr que ton Église apprécierait de les chanter. Pourtant, c’était un peu radical à l’époque, bref! La culture musicale, elle est ce qu’elle est, elle est le reflet de choix, totalement (enfin souvent) légitimes, parce que je pense que l’accent doit être porté sur la vérité des chants que nous chantons, et que ça doit être enrobé d’une musicalité qui est compréhensible pour nous. Il y a une dimension culturelle indéniable. On peut faire évoluer les choses, mais c’est quand même le choix de goûts et de couleurs, ce n’est pas aussi fondamental. Donc ça me semble une mauvaise raison de changer d’Église parce qu’on n’aime pas la louange, le type de louange.

Deuxième raison: la personnalité du pasteur et des anciens (ou des anciens d’ailleurs). On n’aime pas quelqu’un, et donc on s’en va parce qu’on n’aime pas la manière dont il s’habille, on n’aime pas les illustrations qui l’utilise, on n’aime pas son maniérisme… Hélas, je crains que nous n’aurions pas apprécié l’apôtre Paul qui était assez intense dans ses prédications. Il y avait certaines Églises, d’ailleurs, qui refusaient son autorité parce que, ils le trouvaient un petit peu trop problématique dans sa personnalité. Effectivement, il y a cinq personnalités qui méritaient d’être améliorées. Quand je regarde les choses ainsi, je me dit que la mienne a déjà beaucoup de déficiences, elle a besoin d’être améliorée aussi (c’est pas forcément un bon repère).

Troisième raison: l’architecture ou l’absence d’architecture des lieux de culte. C’est vrai que les Églises évangéliques ont souvent peu de moyens et que parfois, on se réunit dans des garages. C’est pas toujours une bonne chose. Moi je me souviens les débuts de notre vie d’Église à Villeurbanne. On était dans un lieu de culte absolument infâme, à demi-enterré. On n’avait même pas l’argent pour refaire les murs, c’était assez problématique! Et puis ensuite, on a pu trouver un autre local après avoir amélioré celui-ci. Mais c’était un autre local qui était plus grand et c’était une ancienne usine, c’était horrible! C’est froid en hiver, chaud en été… Et je me souviens d’une banquière qui est arrivée, parce que son petit copain fréquentait l’Église, et c’était une banquière qui venait là, une femme très très jolie, très bien habillée (enfin propre à son habitude aussi sociale). Chaque pas qu’elle faisait, on voyait son visage se décomposer parce qu’elle se disait: « C’est pas vrai, c’est pas possible! », mais heureusement, elle a vu au-delà du local et de l’architecture, un peu déficiente, l’accueil chaleureux, la réflexion sur la personne de Dieu, sur l’Évangile. Aujourd’hui, avec son mari, ils aiment le Seigneur et forment un couple vraiment remarquable. Bon voilà, vaut mieux rentrer dans cette Église et puis contribuer à son changement que de la fuir à cause de ça.

Très souvent, en fait, c’est peut-être l’une des raisons la plus importante, il y a eu un conflit entre les membres. Donc la quatrième raison, mauvaise, pour quitter une Église, c’est qu’il y a un conflit qui n’a pas été résolu. C’est vrai que parfois, c’est le cas, même Paul et Barnabas n’ont pas su dépasser leurs différences, et ça fait partie des réalités de la vie. Mais ce serait tellement mieux qu’on apprenne à résoudre les conflits, qu’on apprenne à pardonner, qu’on apprenne à repartir sur de bonnes bases. Je suis conscient que ça exige beaucoup de maturité, je suis conscient que ça exige aussi beaucoup d’abnégation de soi et que c’est pas évident tout ça. En même temps, quelle victoire de Christ et de l’Esprit-Saint, lorsque des hommes et des femmes arrivent à se regarder dans les yeux et de reconnaître leurs péchés, leurs fautes, leurs manquements, et de dire: « Puisque Christ m’a pardonné abondamment, je te pardonne abondamment ». Bien sûr, il y a un temps pour récupérer la confiance mais toujours est-il, ça fait partie des plus belles choses qu’une Église puisse vivre, malheureusement, ça fait partie des choses rares.

Enfin cinquième raison, et ça, ça m’est souvent arrivé en tant que pasteur, des gens sont venus me voir en me disant: « Voilà, il y a plusieurs choses dans cette Église qui doivent changer, sinon je pars! » À partir du moment où on rentre dans cette démarche un peu bras de fer avec une Église, ce sera jamais suffisant. Je ne peux pas apporter un changement.

D’ailleurs, c’est un peu problématique quand une personne veut des changements, que faire des 200, 300, 50 personnes, 1000…, je sais pas, selon la taille de l’Église qui ne voudraient pas forcément de ce changement? Donc déjà, ça nous place dans une situation vraiment compliquée. Puis en plus là, il y a une attitude de cœur, et cette attitude de coeur, elle est insatiable. En fait, cette attitude de cœur, elle dit: « Je veux contrôler l’Église, et donc, si tu ne m’écoutes pas, c’est que tu n’as pas compris à quel point ma grande sagesse pouvait aider l’Église. » Bref! Tout ceci pour dire que ce sont des mauvaises raisons et qu’il faut, là, peut-être revisiter les raisons.

Après, il y a des zones grises où je peux comprendre des choix, qui peuvent motiver un changement d’Église locale (donc je ne parle là d’abandon de l’Église locale, mais de changement d’Église locale).

La première de ces raisons, c’est que les services d’une Église sont insuffisants, dans la situation dans laquelle je me trouve. Par exemple: lorsque il n’y a pas de groupe de jeunes, et que j’ai des jeunes qui sont adolescents ou préadolescents, et qui vont vraiment avoir besoin d’un encouragement parce qu’ils sont fragiles dans leur foi, je crois que je peux comprendre un changement d’Église locale parce que, c’est super important que les jeunes soient encadrés. Parfois, c’est pas possible, parce que il n’y a pas beaucoup d’Églises autour. Il faut alors s’assurer qu’il y a des participations à des camps, que vous-mêmes en tant que parents, vous vous investissiez en tant que cuisinier, en tant que aide, en tant que moniteurs, pour que ces camps puissent perdurer, que vous financiez ce genre de structures et ce genre de ministères… Mais bon, je peux réaliser que c’est un danger pour les enfants que nous avons.

Deuxièmement, il y a la distance géographique qui fait que, voilà, on a déménagé dans un endroit, on va changer d’Église, ce qui semble un peu pertinent. Je peux aussi comprendre ce qu’ils décident de faire les efforts de rester.

Troisièmement, il peut y avoir une vision différente de la vie de l’Église, mais sur des points vraiment imparfaits. Alors il n’existe aucune vision parfaite des choses et puis encore moins une mise en pratique parfaite de la vie de l’Église. Mais je peux comprendre une Église qui a juste comme perspective, le statu quo. On fait des animations, des prédications, des prières, la cène, et puis c’est tout. On se dit « Ouah, mais en fait y’a pas de vie dans cette Église, tu as la réputation d’être vivante mais tu es morte » (on pourrait dire, avec les propos de Jésus dans l’Apocalypse). Je peux comprendre qu’il y ait un désir de vivre dans une Église qui incarne un mouvement, si on a soi-même envie d’y participer. En même temps, ça peut aussi être l’occasion de venir, non pas comme une menace auprès des anciens, mais de dire « Est-ce que vous souhaiteriez que je participe, avec vous, à l’élaboration d’un projet d’Église, pour qu’il y ait un renouveau de la vie de l’Église? ».

Puis une quatrième zone grise: s’il y a des points conséquents de doctrine qui vous sont importants et qui ne sont pas partagés par la vie d’Église, alors là les curseurs sont différents. Par exemple, quelqu’un peut dire: « Voilà, je fais partie d’une Église amillénariste, alors que je suis prémillénariste, mais comme c’est pas un point essentiel de la manière de vivre de l’Église ou de l’enseignement quotidien hebdomadaire de l’Église, moi ça me va bien de vivre avec ça, je suis conscient qu’il y a quelques différences et c’est pas très grave. » Donc dans la plupart des cas, ce genre de différence c’est pas gênant. Mais il peut arriver qu’il y ait des doctrines qui, parce qu’elles sont élevées comme étant centrales, alors qu’elles sont peut-être secondaires dans l’Écriture, une personne, qui ne partagerait pas cette doctrine, se sentirait un petit peu mal à l’aise. Par exemple, moi je pense qu’il y a certaines Églises adventistes, dont les pasteurs sont profondément ancrés dans l’Écriture, et qui prêchent l’Évangile de Jésus-Christ (la grâce par le sacrifice de Jésus et non pas par le suivi de certaines lois de l’Ancien Testament ou certaines règles alimentaires) mais qui apprécient vivre selon les traditions qui sont les leurs. Et je pense que je pourrais vivre dans cela si ces traditions ne devenaient pas la loi des Mèdes et des Perses, mais qui gardent une certaine flexibilité. À partir du moment où ces lois deviennent des choses fondamentales, je crois que je ne pourrais pas.

Donc voilà, les curseurs seraient à placer différemment selon les uns et les autres, selon la manière dont c’est vécu dans une Église.

Ayant posé cela, quelles pourraient être les bonnes raisons et même les raisons nécessaires de changer d’Église?

La première raison que je voudrais souligner, c’est un gouvernement autocratique du pasteur. C’est-à-dire qu’il n’y a aucune approbation de l’assemblée et il n’y a aucune collégialité dans les décisions, c’est un danger! Alors, au début, ça commence toujours bien: un pasteur visionnaire, charismatique (là je parle dans le sens de sa personnalité) qui mène de grands projets, qui suscite l’adhésion. Et puis petit à petit, parce qu’il a du succès (le succès, c’est un poison comme le parfum quand on le digère, quand on l’avale), et parce qu’il a du succès, commence à penser que lui et Dieu ne font qu’un et que le Saint-Esprit parle au travers de lui, là il y a un vrai danger. Donc quand tu es dans une Église où tu vois que le pasteur prend tous les pouvoirs, qu’il n’accepte aucune remarque et qu’il n’accepte pas la critique ou qu’il ne la prend pas en compte, ou bien qu’il la met de côté systématiquement, ça devient une secte, il faut que tu fuies, en fait!

Deuxièmement, une gestion financière manipulatrice ou douteuse. Je connais des pasteurs (ou j’ai entendu plutôt parler de pasteurs) qui allaient chez les membres réclamer leur offrande, pour qu’on leur laisse cette offrande personnellement en liquide. C’est plus une Église, c’est une secte, qui traite les membres pour son intérêt personnel. Tu dois fuir de telles Églises. Ce ne se sont pas des pasteurs, ni les serviteurs de Dieu, ce sont des gens qui ont monté une religion à but lucratif.

Troisièmement, un pasteur qui dicte ce que les gens doivent vivre en dehors de ce que l’Écriture enseigne. Après, il y a des pasteurs qui sont un peu plus pesants, exhortatifs que d’autres, et ça, ça fait partie des personnalités que l’on a. Si le pasteur exhorte, je ne sais pas moi, à ne pas commettre de meurtre, il a raison, il faut que tu l’ écoutes. Mais si un pasteur exige de toi que tu portes des chaussettes jaunes ou que tu travailles tes week-ends dans un camp qu’ils sont en train de rénover ou que tu exerces tel ministère, c’est un gourou. C’est un système qui se met en place, qui exige une soumission inappropriée. Un pasteur qui exigerait de toi ou qui t’encouragerait, indépendamment de ta volonté, à épouser telle ou telle personne etc, il faut que tu fuies, ce n’est plus une Église!

Alors, autant j’ai essayé d’être souple vis-à-vis des différences doctrinales, autant la minimisation des points majeurs et la maximisation des points les plus secondaires, posent un problème dans une Église, ça serait une bonne raison de changer. Je vois certains pasteurs qui, vraiment, sont pas du tout là où il faudrait au niveau de l’autorité de l’Écriture, de l’inerrance de l’Écriture, du salut par la grâce seule, qui engendre un changement profond, un changement de royauté vers Christ, qui sont légers sur la divinité de Christ etc. Alors, quand quelqu’un minimise ces doctrines centrales, il faut que tu fuies. C’est un vrai problème, et tu le vois par la manière dont il met en avant des choses un peu obscures de l’Écriture. Il va passer beaucoup plus de temps à traiter 70 semaines de Daniel 9 que de Colossiens chapitre 1, chapitre 2, chapitre 3… et puis tout le reste de Colossiens, tu vois ce que je veux dire? Il va prendre des petites choses, un petit peu difficiles à comprendre, et il va en faire un système sur lequel il se déclare spécialiste, au mépris de tout ce qui est secondaire. Donc ça, il faut fuir!

Autre perspective: il existe, me dit-on, des Églises qui sont de plus en plus « kumbaya » avec une minimisation de l’enseignement biblique. Je me souviens d’être, un jour, allé dans une Église qui pourtant avait une réputation dynamique. Et le pasteur a cité trois versets: une citation de Gandhi, une autre citation de « je ne sais plus qui »… enfin, c’était d’une légèreté et d’un humanisme absolument épouvantables. En fait, ce n’était pas une Église et il faut fuir l’absence d’enseignement biblique.

Et puis, il y a quelque chose qui ferait fuir également, c’est la centralité de l’homme plutôt que Christ. Et ça, c’est plus difficile à percevoir: est-ce que les cultes, l’organisation de l’Église, des études bibliques (s’il y en a), groupes de maisons, l’évangélisation… est-ce que tout ça, est centré sur l’homme et son succès, et notamment sur les responsables, ou est-ce que c’est sur la personne de Jésus-Christ?

Alors écoute, j’ai écrit deux articles sur 3 Jean, qui ont été publiés sur TPSG. Je crois qu’ils s’intitulent « portraits de leaders ». J’ai appris pleins de choses en étudiant cette épître, de façon plus approfondie, sur des principes très importants que j’ai trouvé dans 3 Jean. Je t’invite à aller voir: on y voit ici un Monsieur Pasteur Prophète Apôtre Bishop qui dit même à l’apôtre Jean de se taire. Voilà le type de personne qu’il faut fuir et tout cela mettrait, je crois, en cause la présence dans une Église.

Je pourrais rajouter d’autres choses. Je dis que j’ai quand même mis beaucoup l’accent sur les responsables de l’Église parce que les responsables, petit à petit, lorsqu’ils influencent une Église, ils créent une culture. Il y a certaines cultures, aussi, qui sont toxiques. C’est difficile à les évaluer, mais tu vois, une culture qui est très centrée sur la loi, sur l’obéissance, la présence tous les dimanches, sinon on va te dire que tu pèches, sur les règles très légalistes… ça peut vite devenir une forme d’abus spirituel. Je suis pour la morale biblique, je suis pour l’intensité d’une vie qui plaît à Dieu, évidemment ça doit être souligné. Mais une culture qui juge constamment, c’est une culture qui est dangereuse pour l’âme et qui ne permettra pas de faire des progrès.

Alors voilà, si tu es dans cette situation, comment faire? Je t’invite à toujours manifester un esprit de douceur. À discuter, deuxièmement, sans menace. Pose les problèmes, évoque les solutions, et vois le avec l’ensemble des responsables, pas simplement avec une personne. Puis quand tu pars (si tu dois partir), essaie de partir sans laisser d’ardoises. C’est pas toujours possible, c’est pas toujours facile. Le Seigneur régnera et jugera en son temps, et il faut bien voir que c’est une chose qui sera terrible, d’être confronté aux yeux de Dieu. Puis trouve une Église qui te convienne.

Petit exercice que je te propose de faire: lis Apocalypse chapitre 2 et 3, regarde ce que Jésus aime dans les Églises et ce que Jésus n’aime pas dans les Églises. Et à partir de là, vois le profil d’Églises qui conviennent à Jésus pour s’y impliquer, et vois le profil d’Églises qui ne conviennent pas à Jésus pour fuir. C’est juste un repère possible, car j’espère avoir donné quelques pistes utiles et puis bien sûr, comme d’habitude, notez dans les commentaires ce que j’aurais oublié, omis, ce qui mériterait d’être discuté. Je les lis, je n’ai pas le temps matériel d’y répondre ou c’est très rare quand je peux le faire.

Merci, en tout cas, de cette question importante et j’espère qu’elle glorifie Dieu.

Bonne suite.