Un pasteur vous répond

Le Saint-Esprit a-t-il une autorité indépendante de celle de Dieu? (Épisode 47)

Doctrine de DieuUnion à Christ

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Publié le

21 sept. 2016

Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible une question à la fois.

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Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des podcasts existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.

Transcription :

« Cette transcription vous est proposée par les bénévoles de Toutpoursagloire.com. Nous cherchons à garder le style oral des épisodes pour ne pas déformer les propos des intervenants. De même, nous rappelons que ces transcriptions sont mises à disposition mais que les paroles de l’auteur (podcast et vidéo) restent la référence. N’hésitez cependant pas à nous signaler toutes erreurs ou incohérences dans cette transcription. Merci d’avance. »

La question est posée : « 1 Corinthiens 2. 10 » Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. « Peut-on dire que le Saint-Esprit de Dieu est aussi le Saint-Esprit de Jésus ? Peut-on envisager que l’Esprit Saint a une autorité indépendante puisqu’il sonde même les profondeurs de Dieu ? Merci de votre attention. »

Voilà c’est une super question, théologiquement riche et je vais y répondre en quelques minutes, lol. Mais on va juste aborder quelques points sur ce verset.

  • Le verbe « sonder » dans l’original implique un effort attentionné, sérieux, pour examiner et enquêter. L’Esprit-Saint étudie, examine, regarde les profondeurs de Dieu. Fascinant comme observation.
  • Deuxièmement, le mot « profondeur » est utilisé dans le Nouveau Testament de manière assez métaphorique quand il s’applique à l’inscrutabilité de Dieu, sa nature cachée, profonde, immense.

Finalement l’expression « profondeurs de Dieu » est quelque part liée à l’un des attributs qui est tombé en désuétude dans notre pensée occidentale, très attachée à des choses simples, compréhensibles, bien empaquetées. Mais l’un des attributs de Dieu que l’on a un peu oublié, c’est ce que l’on retient sous le vocable d’insondable ou d’incompréhensible. Dieu est au-delà de toute compréhension exhaustive pour nous les êtres humains.

C’est-à-dire que Dieu est infini, et donc que notre compréhension ne saura jamais être complète : on parle de l’incompréhensibilité de Dieu. A mon sens, c’est la leçon, l’enseignement principal du livre de Job. Quand Dieu se révèle à notre ami Job qui est passé par toute une série d’épreuves, qui comprend absolument pas ce qui se passe, Dieu commence sa révélation et son dialogue auprès de lui avec une série de questions qui n’ont aucune réponse. La grande idée, me semble-t-il, est ce que Dieu dit à Job : « arrête d’essayer de comprendre ce qui t’arrive sous l’angle de qui je suis. Je ne suis pas compréhensible, je ne gère pas les problématiques de la souffrance d’une manière que tu peux comprendre. J’ai d’autres projets, je suis au-delà des catégorisations de tes amis qui essaient d’expliquer les choses en des termes super simples : si tu souffres, c’est que tu pêches. »

Bref, Dieu est donc incompréhensible, au delà de toute compréhension humaine. Pourquoi ?

  • Parce qu’il est immense ! La Bible dit en 1 Rois 8. 27 : « Les cieux des cieux ne peuvent le contenir. »
  • Psaumes 145. 3 nous dit qu’il n’est pas mesurable : « L’Eternel est grand… Sa grandeur est insondable. »
  • Quand on réfléchit aux dimensions de l’univers, que ça nous fait perdre la tête, qu’on se dit : « c’est lui qui a créé ça quand même », on réalise que sa grandeur est au delà de toute mesure, parce que ses vertus ne sont pas mesurables, « son intelligence n’a pas de limites » c’est ce que nous dit le Psaumes 147. 5.
  • On est au-delà de tout ce que l’on peut concevoir, parce que Dieu dépasse nos limites. David s’exclame : « Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la saisir. » Il parle ici des attributs de cette science de connaissance de Dieu dans le Psaumes 139. 6.
  • Et également parce que son chemin est mystérieux. L’apôtre Paul, à la fin de Romains 11 (où il a un certain nombre de chapitres dédiés au futur d’Israël par rapport à l’alliance qui a été lancée, accomplie en Jésus-Christ) dit « Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles ! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ?«

Un propos bien sûr qui s’inspire d’Esaïe 55 que l’on connaît un petit peu plus, parfois que l’on cite avec ironie : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, vos voies ne sont pas mes voies. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. » Donc l’Eternel va bien au-delà de ce que l’on est capable de décrire.

Paul Wells, un théologien français écrit : « L’incompréhensibilité de Dieu nous enseigne que nous ne pouvons pas connaître Dieu de façon compréhensive. L’infinité de Dieu résiste à un encadrement dans notre compréhension. »

Bon, les profondeurs de Dieu, ça fait référence à cette réalité que Dieu est d’une telle profondeur que l’on ne peut le sonder. Mais alors si c’est le cas, ce verset est probablement le verset le plus descriptif, le plus affirmatif de la divinité du Saint-Esprit, puisqu’il est dit que le Saint-Esprit sonde tout, y compris les profondeurs de Dieu. S’il est capable de sonder les profondeurs infinies, éternelles, incompréhensibles de Dieu, c’est qu’il a cette capacité infinie, éternelle et de compréhension globale. Donc les implications de cela sont très claires : le Saint-Esprit n’a aucune limite temporelle, c’est ce que nous donne d’ailleurs d’autres textes de l’Ecriture : il est éternel, il n’a aucune limite spatiale, il est omniprésent. Si le Saint-Esprit sonde la profondeur infinie de Dieu c’est que sa connaissance elle-même est infinie : une caractéristique de la divinité.

Alors pour revenir à la question de départ, effectivement le Saint-Esprit, comme le Père, comme le Fils, a une vie autonome, une volonté propre et on le voit dans plein de passages. Je vais juste citer un court extrait du cours de Sylvain Romerowski (professeur à l’Institut Biblique de Nogent) sur la trinité. Il dit : « Le Saint-Esprit parle, le Saint-Esprit dit » je « , il prie, il instruit, il connaît, il a une volonté et un jugement, un pouvoir de choix et de décision, il refuse sa permission, il est attristé ; on lui ment. » Tout ceci sont vraiment les prérogatives de l’individualité, de la personnalité. Le Saint-Esprit est tout-à-fait à même de choisir, de prendre des décisions qui sont de l’ordre d’un être indépendant. Il n’est pas indépendant dans le sens où nous pourrions le concevoir, mais d’un être qui au sein de la trinité, a son autonomie propre comme Jésus. Bien entendu, au sein de la trinité il n’y a aucune différence d’opinion, il y a une unité parfaite, une communion parfaite. Il ne faut pas imaginer le Saint-Esprit qui déciderait quelque chose de différent que Jésus ou que le Père. Ils sont totalement alignés, ils jouissent d’une communion parfaite et absolue. Effectivement on peut tout-à-fait parler de l’esprit de Jésus. Alors je ne vais pas évoquer la notion de la procession, c’est une notion un petit peu complexe sur lequel on peut revenir si ça intéresse quelques personnes. On peut tout-à-fait parler de l’esprit de Jésus dans le sens où Jésus envoie le Saint-Esprit à la Pentecôte, accomplissant la promesse du Père. Et puis il y a d’autres éléments qui pourraient être cités.

Je termine avec cette pensée qui peut-être va te motiver encore davantage et qui va nourrir en tout cas cette méditation sur Dieu.

Lorsque nous naissons de nouveau, lorsque nous devenons disciple de Christ, lorsque nous devenons chrétien de manière personnelle et authentique, la Bible dit que le Saint-Esprit nous est donné, bien ! Mais lorsque nous sommes baptisés du Saint-Esprit (j’en ai parlé dans un podcast précédent), lorsque le Saint-Esprit vient en nous, la Bible dit que nous ne recevons que les arrhes de l’Esprit. C’est en quelque sorte l’apéro, cette communion avec le Saint-Esprit que nous avons. Ce qui implique que nous connaîtrons quelque chose d’encore plus grand et plus profond dans notre communion à Dieu par le Saint-Esprit lors de l’éternité. Et j’en veux pour preuve cette affirmation de Jésus qui nous dit que le Saint-Esprit qu’il enverrait sera éternellement avec nous. Je me dis « wouah ! » on a reçu dans le baptême du Saint-Esprit les arrhes de l’Esprit, un premier versement de l’Esprit, mais nous recevrons une plénitude inimaginable lors du retour du Christ. Le Saint-Esprit sera éternellement avec nous. Il n’y aura plus de faim ou de diminution de notre communion à lui tout au long de l’éternité.

Je comprends mieux ce que nous dit l’apôtre Pierre quand il dit que l’un des objectifs de la rédemption, c’est que nous devenions participants de la nature divine. Il y a vraiment une imbrication magistrale, majestueuse par l’alliance qui est réalisée en Christ et dont nous sommes aujourd’hui dans les premiers balbutiements. C’est-à-dire que Dieu le Père envoie Dieu le Fils. Dieu le Fils devient un Fils de l’homme, devient un être humain. Il ajoute à sa nature divine la nature humaine, et il nous emmène par son sacrifice dans le pardon et dans la présence de Dieu. Nous sommes baptisés de l’Esprit, dans une union avec lui qui ne fait que commencer. Dans l’éternité, nous aurons une plénitude et nous pourrons vraiment donner gloire au Dieu trinitaire d’avoir contribué en chacune de ces personnes à notre rédemption (j’ose dire à notre sauvetage). Vraiment, le salut est à la gloire de Dieu et le Saint-Esprit qui nous est donné, qui sonde et connaît toute la pensée de Dieu nous donne des bribes de cela dans la communion qu’il nous donne. L’apôtre Paul prie en Ephésiens que nous recevions un esprit d’illumination, qu’il nous fasse comprendre la pensée de Dieu dans les dimensions spectaculaires de son amour : la grandeur, la hauteur, la profondeur de cet amour qui dépasse finalement toute notre intelligence.