Christ au sein du couple (Colossiens 3.18-19)

Découvre cette dix-septième prédication de notre série sur l’épître aux Colossiens. Clique ici pour accéder directement au sommaire de cette série.

La plupart des blogueurs TPSG sont également pasteurs. Aujourd’hui, tu peux toi aussi bénéficier de leurs enseignements grâce à notre podcast Prédications TPSG. Ces prédications, qui se veulent résolument textuelles et christocentriques, te feront redécouvrir le sens profond des Écritures et nourriront ta foi en Christ.

Introduction

Le couple

Statistiques des célébrations de mariage:

En 1946 → 516 882
En 2009 → 245 141

En 2009, l’âge moyen d’une femme accédant au mariage est de 29,8 ans. 31,7 ans pour un homme, soit 4 années de plus que la moyenne de 1946.

Mais la réalité statistique du mariage n’est pas très heureuse:

En 1946, 64 100 divorces prononcés sur 516 000 mariages célébrés. En 2009, 127 000 sur 245 000 (c’est-à-dire que pour 2 mariages célébrés, on enregistre 1 divorce.)

Les chiffres communément admis concernant le divorce en France Aujourd'hui sont de 42 divorces pour 100 mariages, contre seulement 12 divorces pour 100 mariages en 1970. Parmi les premières unions débutées vers 1990, qu'elles aient ou non pris la forme du mariage, 15 % ont été rompues dans les cinq ans, près de 30 % dans les dix ans.

Bêtes humaines

Le pic de tous les dangers est atteint vers 5 ans de mariage, mais le chiffre tend à diminuer. C’est aujourd’hui 4 ans. Ce qui va avec la tendance d’aller au plus court…

Plus un couple dure, plus il a des chances de tenir. C’est dommage que ceux qui passent par des difficultés ne persévèrent pas davantage. La souffrance, bien réelle, des conflits peut conduire à une prise de conscience des comportements qui détruisent, pour peu que les deux membres du couple le réalisent.

Je ne cite pas ses statistiques pour rendre mal à l’aise quiconque. La Bible régule le divorce parce que c’est une réalité possible d’un monde déchu. Je les cite pour montrer que la vie de couple est un défi…

Il y a plusieurs siècles, Confucius a dit: “La force d’une nation dérive de l’intégrité de ses foyers.” Et sur ce plan-là, nous avons besoin de grandir en tant que nation!

Regardons un peu ce que la Bible dit du couple. Je sais qu’il y a ici des gens qui sont spécialistes de la relation d’aide et notamment de la relation d’aide conjugale. Ils pourraient en dire tellement plus... Je crois savoir qu’il y a plusieurs conférences qui se préparent sur ce thème.

Mais voilà. Nous arrivons à ce que Paul dit de la vie de couple, de la vie de famille, et de la vie sociale. Le texte que nous allons lire est fortement contesté parce qu’il a souvent été compris et utilisé comme une arme à l’encontre d’une juste émancipation de la femme.

Alors avant de nous plonger dans ce texte, j’aimerais faire un survol de quelques notions fondamentales sur le mariage.

Le mariage est-il une institution humaine vieillotte?

Non! Dieu a institué le mariage, qu’il décrit selon un principe général:

C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair.

Genèse 2.24

On constate que Dieu instaure:

Une rupture de dépendance à l’égard de la famille d’origine.
Un engagement réciproque, librement consenti (le contexte antérieur décrit l’admiration de l’aimée, exprimant désir et consentement.)
Le développement d’une relation en tout point intime (humaine, sexuelle, spirituelle, etc.)
L’indissolubilité du couple

Comment on trouve son conjoint?

Dans le jardin d’Eden, c’était facile! Il n’y avait que deux personnes! Garder en têtes les impératifs moraux de l'Écriture. Ils sont au nombre de cinq:

Les conjoints sont un homme et une femme mûrs de familles différentes (Gn 2; 1Co 7;11.12) NB.: L’Écriture condamne les rapports et / ou unions homosexuels (Gn 19; Lv 18.22; 20.13; 1Co 6.10; Rm 1.26-27; 1Tm 1.10). Elle condamne les rapports et / ou union incestueuses (Lv 18; 20; 1Co 5.1-5).

Les conjoints s’engagent pour l’amour. Dieu veut de l’amour dans le mariage! La Parole exhorte mari et femme à “s’aimer”, et elle le dit de manière explicite: Ép 5.22-33; Tt 2.3-4; 1Tm 5.8; Col 3.19 Aimer ce n’est pas “posséder” quelqu’un, avoir des droits sur lui, mais vouloir positivement son bien. Vouloir le voir heureux, être attentif à ses besoins, à son évolution, à son devenir, c’est faire vivre l’amour dans la durée.

Les conjoints partagent une même foi. C’était le cas du temps de l’Ancien Testament: la Loi de Moïse interdisait formellement aux Israélites d’épouser des païennes (Ex 34.15-16; De 7.3-4), car les non-croyants pouvaient conduire à l’idolâtrie et à l’immoralité, ce que l’histoire d’Israël démontre à maintes reprises (Jg 3.6; 1R 11.1-2; Esd 9.1-2; 10.2-3). Cette loi est reprise dans le N.T. (1Co 9.5 "une sœur" ou encore 1Co 7.39 se marier "dans le Seigneur"; cf. 2Co 6.14-7.1).

NB.: l’unité d’un couple est déjà difficile à réaliser. Partager la même foi, c’est porter un regard concerté sur l’éducation des enfants, la participation à la vie de l’église, une certaine moralité, etc. Cette loi est à comprendre dans le sens d’une aide à l’unité, plutôt que d’une intolérance religieuse!

Les conjoints s’engagent pour toute la vie. Dieu a conçu le lien du mariage comme une alliance inviolable (Mt 19.3-6; Pr 2.17; Ml 2.14), et qui dure jusqu’à la mort (Rm 7.2). Lorsque deux conjoints chrétiens se rendent la vie impossible, ils peuvent se séparer, mais demeurent conjugalement liés et sont invités à se réconcilier (1Co 7.10-11).

NB.: à cause de la dureté des cœurs, Dieu a régulé le divorce (Dt 24.1-5; Mt 19.3-12; 1Co 7.12-24) pour le restreindre à l’immoralité persistante d’un conjoint (Mt 19.9) ou au départ du conjoint non-chrétien et antagoniste (1Co 7.14-16).

Les conjoints se préservent de relations sexuelles en dehors du mariage. La sexualité est l’un des aspects fondateurs du couple, établissant l’expérience d’être “une seule chair”. Valorisée par l'Écriture au sein du couple marié (Pr 5.15ss; Cantique des Cantiques; 1Co 7.1-6), elle est strictement balisée par le mariage. La Bible interdit une sexualité avant le mariage (1Co 7.2; Hé 13.4) et en dehors du mariage (Ex 20.14; Lv 20.10; Rm 7.3). L’exemple de Joseph et Marie confirme son bien fondé.

NB.: La relation sexuelle ne fait pas le mariage (Ex 22.15-16; 1Co 6.16-17). Ce n’est pas "coucher ensemble" qui est difficile dans le mariage, mais se lever ensemble chaque jour pour bâtir un projet commun. Commencer une relation par le plaisir sexuel aveugle sur les aspects centraux d’un couple: personnalité, projets, etc. Dieu est sage en présentant la sexualité comme le fruit d’une union plutôt que sa source.

Ensuite regarde ceux qui sont autour de toi. Il doit y avoir ce petit zest… et puis lance-toi dans une fréquentation honorable qui vise à permettre un mariage! Que ce soit l’homme ou la femme. D’ailleurs en lisant le livre de Ruth, on se rend compte que c’est Ruth qui prend l’initiative.

Enfin, demande le conseil de ceux qui sont qualifiés pour t’accompagner. Je trouve nécessaire et même impératif de suivre une préparation au mariage. Beaucoup de choses émergent:

Comment notre structure familiale de départ va conditionner notre perspective.
Comment l’histoire sexuelle (avec ces péchés et ses conceptions) pèsera sur la relation.
Comment les tempéraments s’accrocheront…

Parfois, j’entends la question: “Est-ce que c’est la volonté de Dieu que j’épouse X ou Y?” Ce n’est pas une bonne question. La volonté de Dieu est déjà dans les critères moraux de la Parole. Si tu respectes les critères de l'Écriture, tu es dans la volonté de Dieu. Assume la responsabilité de ce choix. Ne te marries pas avec quelqu'un “parce que Dieu le demande”.

Quel est le statut du mariage?

Le mariage est une alliance et une responsabilité. Une alliance est un cadre posé sur une relation. Certaines alliances étaient inconditionnelles et signées d’une seule des deux parties. Par exemple, lors de l’établissement de l’alliance avec Abraham, Dieu est le seul à signer son engagement!

L’alliance du mariage est une alliance que deux personnes acceptent de signer sous le regard de Dieu (Pr 2.17). Mais la notion d’alliance est intéressante, car elle exige un certain nombre de clauses. Un mariage n’est pas simplement une signature, c’est un ensemble de comportements qui le manifestent quotidiennement. Par exemple, Exode 21 donne plusieurs directives sur la gestion d’une situation que la Bible tolère (sans qu’elle soit fondamentalement la norme), la polygamie.

S’il prend une autre (femme), il ne diminuera en rien la nourriture, le vêtement et le droit conjugal de la première. S’il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans donner de l’argent.

Exode 21.10-11

Certes, ces lois juridiques ne sont pas de la morale chrétienne, qui place la barre plus haut. Elles montrent que le mariage n’est pas un état, mais une relation ou chacun s’assure d’un bien-être minimal de l’autre – identifié ici par l’alimentation, le vêtement, et l’intimité. Si un homme ou une femme fait du mal à son conjoint et le prive de ce qui est vital à la vie de couple, il ou elle sape le couple.

Ce statut fait qu’il est inconcevable qu’il y ait la moindre violence dans un couple. La moindre volonté de violence dans un couple. Si quelqu’un, dans cette Église, est victime de la violence de son conjoint, il doit immédiatement en parler à l’un des anciens, ou porter l’affaire devant les tribunaux.

Un mariage n’est pas un contrat signé il y a 10 ans. C’est cela, mais c’est bien plus que cela. Les Proverbes, le Cantique des Cantiques, et la centralité de Christ dans une vie vont apporter bien des pistes concrètes pour développer un mariage uni et harmonieux.

Il reste une question, et c’est finalement par ce biais-là que Paul aborde la question…

Quelle est l’image du mariage?

L’image du mariage, c’est ce qui noue la gerbe. C’est l’image de l’alliance entre Christ et l’Église.

Le mariage illustre l’union de Dieu avec ses rachetés (És 62.4,5; Os 2.18; Mt 9.15; Jn 3.29; 2Co 11.2; Ap 19.7; 21.2,9; 22.17; Ép 5.23-32). Au point que la désobéissance du peuple de Dieu est souvent comparée à l’adultère (És 1.21; Jr 3.1-20; Éz 16; 24; Os 2) qui aboutit au divorce (Jr 2.20).

Quand Dieu a voulu décrire comment il percevait sa relation avec les sauvés, il a utilisé l’Église. Avant, j’aimerais que nous lisions son développement plus long en Éphésiens 5.21-33:

²¹Soumettez-vous les uns aux autres à cause du respect que vous avez pour le Christ. ²²Femmes, soyez soumises à vos maris, comme vous l'êtes au Seigneur. ²³Car le mari est le chef de sa femme, comme le Christ est le chef de l'Église. Le Christ est en effet le Sauveur de l'Église qui est son corps. ^{24^{Les femmes doivent donc se soumettre en tout à leurs maris, tout comme l'Église se soumet au Christ. ²⁵Maris, aimez vos femmes, tout comme le Christ a aimé l'Église jusqu'à donner sa vie pour elle. ²⁶Il a voulu ainsi rendre l'Église digne d'être à Dieu, après l'avoir purifiée par l'eau et par la parole; ²⁷il a voulu se présenter à lui-même l'Église dans toute sa beauté, pure et sans défaut, sans tache ni ride ni aucune autre imperfection. ²⁸Les maris doivent donc aimer leurs femmes comme ils aiment leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. ²⁹En effet, personne n'a jamais haï son propre corps; au contraire, on le nourrit et on en prend soin, comme le Christ le fait pour l'Église, ³⁰son corps, dont nous faisons tous partie. ³¹Comme il est écrit: "C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront un seul être." ³²Il y a une grande vérité cachée dans ce passage. Je dis, moi, qu'il se rapporte au Christ et à l'Église. ³³Mais il s'applique aussi à vous: il faut que chaque mari aime sa femme comme lui-même, et que chaque femme respecte son mari.}}

Éphésiens 5.21-33

Vous avez vu le lien? le mariage doit refléter ce qui unit Christ et l’Église. La relation conjugale est pratiquement une ordonnance (attention, pas l’acte de se marier!) parce qu’elle symbolise l’œuvre de Christ et de l’Église. C’est un mystère…

Ce que Dieu dit aux épouses (Colossiens 3.18)

Femmes, soyez soumises chacune à votre mari, comme il convient dans le Seigneur.

C’est généralement le moment où le prédicateur prend une armure pour se protéger de la colère de la foule féminine! Plusieurs regards ont été portés sur ce texte, et je voudrais recenser les propositions de compréhension:

Certains commentateurs, libéraux, pensent que Paul est misogyne et qu’il faut tout simplement ignorer son propos. Le problème, c’est que le Saint-Esprit a inspiré Paul (2Tm 3.16)! Non seulement cette posture rejette l’enseignement de l’Esprit, mais en plus, elle fait preuve de myopie. La Bible au contraire est libératrice puisqu’elle pose le fondement en Galates qu’il n’y a plus ni homme ni femme. En l'Évangile, homme et femme ont le même accès à Dieu, et le même héritage en Christ.

Certains commentateurs estiment que Paul s'inspire de la structure sociale de l’époque, pour que les chrétiens soient des citoyens exemplaires. Ces conseils seraient donc culturellement marqués. Dans d’autres cultures, il aurait dit aux femmes d’être des amazones! S’il est vrai qu’il existe chez les romains et chez les grecs toute une littérature de conseils similaires, il existe aussi toute une littérature inverse. Et on ne trouve nulle part l’idée que les hommes doivent aimer leur femme jusqu’au sacrifice de leur vie. Il faut être extrêmement prudent avant de qualifier un commandement éthique de culturel. La culture joue un rôle de réceptacle, mais pas de guide.

Une 3e attitude erronée consiste à étendre ce que dit Paul ici à l’ensemble de la vie sociale. Il est ici question de couple, pas de société. Nulle part dans le Nouveau Testament lit-on cette subordination. Celles qui étaient célibataires, ou veuves, dirigeaient leur maisonnée, comme Lydie (Ac 16.14-15)

Enfin, une 4e attitude vise à faire de cette exhortation un absolu. Ce serait, en quelque sorte, "la seule chose qu’on demande d’une femme mariée".

Bien-aimés, je suis conscient qu’il y a beaucoup d’émotions dans ce terme de soumission. Des générations de femmes ont été maltraitées à la fois par une mauvaise compréhension de ce texte, et par l'oubli du suivant qui dit aux hommes d’aimer leur épouse!

Mais ce n’est pas parce que des hommes pervers et méchants ont déformé le sens du texte biblique que nous allons l’ignorer!

Quand il est dit "femme", il est question d’une femme mariée. Ce n’est en aucun cas une demande au genre féminin d’être soumise au genre masculin.

Que veut dire le verbe "se soumettre"? Généralement, on pense au combat des associations féministes, qui ne veulent surtout pas d’un tel état de chose. Qu’en dit la Bible?

Le verbe "se soumettre" n’est pas léger! L’obéissance est généralement associée au verbe.

Les démons étaient soumis au Christ.
La Bible dit qu’à la résurrection, Christ ressuscitera nos corps, car il est capable de s'assujettir toutes choses (Ph 3.21).

Le verbe "se soumettre" n’introduit aucunement un rang dans la relation humaine.

La Bible dit que Jésus était soumis à ses parents (Lc 2.51), lui qui est Dieu le Créateur, a choisi une certaine posture.
La Bible demande d’être soumis aux autorités (Rm 13.1) mais jamais dans l’idée qu’elles seraient élevées au-dessus des êtres humains.
La Bible dit que Jésus, le Fils de Dieu, est éternellement soumis à Dieu le Père (1Co 15.28).
Il s’agit non de distinction de nature, mais d’une fonction assumée dans une relation.

Le verbe "se soumettre" est utilisé avec l’idée d’un choix volontaire

1 Corinthiens 4.32 dit que l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes.

Le verbe "se soumettre" engage l’ensemble de la communauté des chrétiens à divers niveaux:

La Bible nous demande de nous soumettre les uns aux autres. Dans l’Église, et dans une certaine mesure, nous devons toujours respecter l’autre dans l'idée qu'il pourrait peut-être nous conduire. Éphésiens 5.21 (soumettez-vous les uns les autres…) continue avec le v. 22: les femmes, à leurs maris.

Qu’est-ce qu’on peut dire d’un tel verset?

Honte aux hommes qui demandent à leur femme d’être soumises. Il n’est dit nulle part: maris, assujettissez chacun votre femme… Il est dit aux maris d’aimer leur femme. Si un homme le demande, il faut lui répondre que c’est un beau verset, mais qui ne le concerne pas (celui qui le concerne vient juste après!), et qu’avant de s'intéresser à la paille de l’autre, il faut s’occuper de sa poutre…

Fondamentalement, Paul demande une attitude volontaire au sein du couple, où une femme honore son mari, lui manifeste confiance et respect, et converse avec lui pour les décisions majeures qui concernent le foyer. C’est reconnaître que le couple rassemble deux personnes de même rang, de même dignité, de même capacité, mais qui sont complémentaires.

Cela correspond à l’ordre créationnel. En lisant Genèse 1 & 2, on voit que Dieu est en faveur de l'existence des mâles et des femelles pour qu’ils travaillent ensemble afin d'organiser le monde. Et travailler ensemble exige toujours une distinction de rôles. On n’est pas interchangeable dans une entreprise – idem dans le couple. Dieu veut que les hommes soient des hommes, qui prennent leur responsabilité, qui travaillent pour pourvoir aux besoins de leur famille, qui aiment leur femme, et qui sont prêts à se sacrifier pour leur femme. Dieu veut que les femmes soient des femmes qui aiment leur mari (on y revient dans un instant) et qui cultivent une parure “qui émane de l’être intérieur: la beauté impérissable d’un esprit doux et paisible” (1P 3). Je sais que cela va choquer, mais la Bible dit que les femmes doivent “diriger leur maison” (1Tm 5.14) littéralement, elles sont les "despotes de la maisonnée"!! Ce sont des priorités fondamentales des hommes et des femmes mariés.

Cette attitude prend modèle sur la trinité: Jésus par rapport au Père. Cette attitude prend modèle sur l’Église et Christ. Il y a de la décence, de la noblesse dans ce chemin. C’est aussi cela la foi. C’est croire que le Dieu, qui nous a donné la Bible, est sage. Il sait comment les choses fonctionnent…

Généralement, avec ce verset, on pense aux situations difficiles: “Si mon mari me bat, je me soumets?” Vous connaissez ma réponse. En aucun cas! Il y a une précision majeure qu’il ne faut pas louper: “Dans le Seigneur.” En cas de violence conjugale, il faut absolument appeler les autorités chargées de vous protéger. La police d’abord. Les responsables de l’Église peuvent être invités à superviser un processus de repentance ou de discipline. Et je crois que si un homme de cette église était violent avec sa femme, il serait, au terme d’un processus de discipline interne selon Matthieu 18, expulsé de l’Église, ouvrant le droit au divorce.

“Si mon mari me demande des trucs stupides ou dangereux pour mes enfants, je me soumets?” Non! La motivation “comme il convient” reflète la pensée d’un devoir. Mais la modification "dans le Seigneur" est fondamentale. L’éthique chrétienne est bornée à ce que Christ peut en dire. Une femme qui choisit consciemment de s’opposer à son mari parce qu’elle estime que c’est son devoir chrétien a juste besoin de s’assurer que Christ pense comme elle!

En tout cas, aucune autorité humaine, ne peut s’élever au-dessus de Dieu. Dieu est l’autorité ultime, de sorte qu'il faille user de notre bon sens pour répondre aux situations de la vie, sans jamaispouvoir dire: “Je n'ai qu'obéi aux ordres…”

Dans un autre registre: “Si mon mari n’est pas sympa, je me soumets?”

Absolument! Cette attitude de déférence, d’amour est peut-être ce qui conduira ton mari à la repentance… Dans la relation d'aide concernant les disputes conjugales, le verset qui me revient le plus est:

Ne sois pas vaincu par le mal, mais vainqueur du mal par le bien.

Romains 12.21

C’est toujours facile de répondre au tac au tac… la sagesse de Dieu veut qu’on puisse vaincre la méchanceté de l’autre par le bien…

Et la vie terrestre est justement cela… la vie terrestre. À la fin de notre chemin, nous serons sauvés, devant Dieu, et notre attitude sera évaluée. Je suis convaincu que tous ceux qui ont accepté certaines difficultés en ayant confiance dans la parole de Dieu, seront particulièrement honorés.

Pour terminer, ce verset n’est pas tout ce que Dieu dit de la vie de couple! Proverbe 31 dit qu’une femme pieuse cherche le bien de son mari "tous les jours". Tite 2.4 encourage les femmes mûres à apprendre "aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants". Finalement, toute l’éthique chrétienne se résume au fait d’aimer son prochain. Une femme qui se soumet avec de l'amertume dans son cœur… n’est pas vraiment en situation de faire du bien au couple!

Ce que Dieu dit aux époux (Colossiens 3.19)

Maris, aimez chacun votre femme, et ne vous aigrissez pas contre elle.

Le couple est une pièce à deux côtés. Un homme / une femme. Il est rare que seul l'homme fasse capoter le couple. Et il est rare que seule la femme fasse capoter le couple. C’est une danse, c’est une collaboration…

Et voici l’autre côté de la même pièce. Paul exige des maris qu’ils aiment leur épouse. Le verbe agapao ne laisse aucun doute sur la force voulue. Il s’agit d’un amour absolu, constant. En voyant comment l’apôtre Paul l’appuie sur l’amour de Christ pour l’Église, on voit que c’est un amour sacrificiel.

Alors regardons un peu plus ce que Paul demande.

Une première remarque: aimer fait partie de la grande aventure chrétienne.

Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.

Luc 6.27

Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.

Jean 13.34

¹²C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. [...] ¹⁷Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

Jean 15.12, 17

Une deuxième remarque, c’est que l’amour dont il est question puise dans la totalité de l’être. L’amour, et particulièrement l’amour conjugal, a de multiples composantes. Il y a de l’affection, de la sensualité, il y a de l’émotion, il y a des réconciliations… mais l’amour Agape est un amour de tout ce qu’on est. C’est une volonté, un choix qui va déborder sur les autres dimensions de l’amour.

Une troisième remarque, c’est que la mesure de l’amour du mari est… à la hauteur de l’amour du Christ pour l’Église. Quand on pense à cela, cela devient tout de suite inquiétant pour nous qui sommes mariés! Qu’est-ce qu’a été l’amour de Dieu pour l’Église?

Il a pensé à un plan de toute éternité. L'Église est son épouse! Il est allé la choisir pour la prendre avec lui. Mais comme elle était prise par un autre, qui la maintenait liée dans la boue, il est venu l’arracher à sa boue. Il est mort pour l’Église. Pour payer au Père le prix de son péché, le Fils est mort. Il est ressuscité pour pouvoir un jour l’emmener avec lui. Il intercède aujourd’hui pour elle. Pour chacun de ceux qui lui appartiennent…

Quelle application à faire de tout ceci? Aimer c’est donc valoriser l’autre, prendre soin de l’autre, accompagner l’autre. Ce n’est certainement pas conduire l’autre ou lui demander d’obéir ou lui prescrire. Aimer c’est un sacrifice. C’est accepter de renoncer à tout ce qui ferait obstacle à la relation à l’autre.

Si vous vous demandez où vous en êtes dans votre amour pour votre épouse, prenez le texte de 1 Corinthiens 13.4s à la première personne du singulier en mettant le prénom correspondant:

“[Avec mon épouse] je suis patient, je suis serviable, je ne suis pas envieux; je ne me vante pas, […] il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne succombe jamais. Que ce soient les prophéties, elles seront abolies; les langues, elles cesseront; la connaissance, elle sera abolie.” (1 Corinthiens 13.4-8).

Je trouve remarquable la complémentarité des perspectives. Respect d’un côté, soin de l’autre. Mais cela ne devait pas être comme ceci à Colosse. Vous avez vu la suite? "et ne vous aigrissez pas contre elle." Un mot qui a la connotation d’amertume, d’aigreur, de vinaigre.

Je ne sais pas pourquoi Paul mentionne ici cette amertume. Peut-être qu’aucun des membres du couple ne jouait le jeu de la vie de couple.

C’est sûr que deux pécheurs qui vivent ensemble vont susciter des douleurs. Lorsqu’il n’y a pas de pardon, pas de volonté de faire progresser le couple, on peut vite sombrer dans l’amertume.

Conclusion

Dans mon couple:

Qu’est-ce qui bloque? (H) Comment est-ce que je te montre mon respect? Ma confiance? Qu’est-ce qui te communique l’inverse? (F) Comment est-ce que je te montre mon amour? Ma confiance? Qu’est-ce qui te communique l’inverse?

Un psychothérapeute du nom de Dr. Gottman écrit:

Les quatre cavaliers de l’Apocalypse du mariage sont: les critiques, le mépris, la susceptibilité, le fait d’ériger ou d’imposer des murs.

Il souligne que le meilleur moyen pour qu’un couple dépasse et maintienne ce genre de démons à distance, c’est de naviguer au travers d’une carte d’amour où sont identifiés les rêves et les peurs pour en parler sans créer une impasse émotionnelle.